logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Égalité professionnelle : des écarts réels mais peu d’action

Salaires | publié le : 01.03.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Égalité professionnelle

Les progrès de l’égalité professionnelle mesurés par l’index créé par la loi du 5 septembre 2018 "pour la liberté de choisir son avenir professionnel" restent très largement… imperceptibles. C’est en tout cas la conclusion à laquelle conduisent les chiffres révélés par l’étude que Glassdoor a menée sur ce thème : 62 % des salariés interrogés n’ont vu aucun impact de cet indice sur leur lieu de travail. Près de la moitié estime malgré tout que son entreprise fait des efforts pour réduire les écarts de rémunération entre femmes et hommes. L’étude estime par ailleurs que le manque de transparence en matière de rémunération reste un désavantage pour les femmes. Près de la moitié des salariées (44 %) déclarent ne pas être rémunérées équitablement pour leur travail. À peine un tiers des hommes salariés (33 %) partagent ce constat. Au total, deux salariés sur dix seulement affirment que leur entreprise prend des mesures adéquates pour réduire l’écart salarial entre hommes et femmes.

Alors que la pénurie de talents devient plus aiguë, les entreprises auraient tort de négliger le sujet. Plus de huit femmes sur dix (84 %) estiment en effet mériter une augmentation. Même si moins de la moitié (44 %) pensent être assez confiantes pour la négocier à leur avantage, elles font peut-être partie des salariés qui se disent prêts à changer d’emploi pour obtenir une meilleure rémunération. Le risque est d’autant plus clair qu’ils constituent près de la moitié de la population active. Serait-ce un enjeu culturel ? À l’inverse du monde anglo-saxon, les entreprises françaises ne sont guère enclines à rendre publiques les rémunérations. Moins de la moitié des salariés français (46 %) estime que son entreprise a des pratiques transparentes dans ce domaine. Les salariés sont pourtant sept sur dix (71 %) à penser que ce serait positif pour l’entreprise, mais aussi pour les salariés.

Autre trait culturel spécifique : la moitié des salariés (52 %) considèrent que les hommes disposent d’un niveau de confiance supérieur à celui des femmes dans le cadre professionnel. Un avis que partagent… 55 % des femmes. Cet écart est encore plus marqué dans les jeunes générations : 63 % des 18-24 ans et 59 % des 25-34 ans le partagent. Un état culturel qui se reflète dans les attitudes des femmes : la moitié d’entre elles (51 %) appréhendent de discuter de leur rémunération avec leur supérieur hiérarchique alors que c’est le cas de 44 % des hommes. L’écart est encore plus marqué quant à l’issue des échanges : alors que 60 % des hommes se montrent confiants dans leur capacité à négocier leur rémunération, c’est le cas de 44 % seulement des femmes. Les salariés sont bien conscients de l’existence de ce frein puisque quatre sur dix reconnaissent que leur hésitation à négocier leur salaire a freiné l’évolution de leurs revenus.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins