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Aux États-Unis, le salaire minimum à 15 dollars de l'heure a du plomb dans l'aile

Salaires | publié le : 02.03.2021 | Lys Zohin

La Chambre des représentants vient d'adopter un projet de loi d'un montant de 1.900 milliards de dollars pour venir au secours de l'économie américaine. Mais alors que le texte commence à être étudié par le Sénat, les chances que l'une des clauses initiales, celle qui consistait à augmenter le salaire horaire fédéral à 15 dollars d'ici 2025, soit plus du double de son niveau actuel (7,25 dollars depuis 2009), est en passe de disparaître. C'était pourtant une promesse du candidat Biden. En effet, les Républicains sont hostiles à la mesure, estimant qu'elle hypothéquerait les chances des entreprises de rebondir après la crise et détuirait plus d'un million d'emplois. Les élus républicains à la Chambre, minoritaires dans cette assemblée, ont d'ailleurs tous voté contre. Quant aux élus républicains au Sénat, à égalité en nombre avec les démocrates, ils risquent de faire de même, torpillant ainsi cette partie du texte. En outre, certains sénateurs démocrates, plus conservateurs que les élus de ce parti à la Chambre, sont aussi très circonspects vis-à-vis d'une hausse du salaire minimum fédéral... Conscients qu'ils risquent de rater ce premier test en matière d'unité politique au Sénat, les Démocrates ont réfléchi à plusieurs façons de contourner l'obstacle, dont une taxe supplémentaire pour les grandes entreprises, comme le géant de la distribution Walmart, qui refusent de payer ce que le sénateur indépendant Bernie Sanders, à la tête de la Commission du budget, considère comme « un salaire horaire correct » à leurs salariés. Cette proposition, ainsi que d'autres, sous forme de manœuvres législatives, notamment, a finalement été abandonnée. En conséquence, certains élus démocrates réfléchissent déjà à introduire, à l'avenir, une nouvelle proposition de loi séparée sur l'augmentation du salaire minimum. Pour l'heure, te temps presse et le Congrès dans son ensemble souhaite qu'un texte de loi sur le sauvetage de l'économie soit à la signature du président Biden d'ici le 14 mars, date à laquelle le dispositif concernant le prolongement des allocations-chômage, approuvé par les parlementaires en décembre dernier, arrive à expiration.


 

Auteur

  • Lys Zohin