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Au Royaume-Uni, les augmentations annuelles ne couvrent même pas la moitié de l'inflation

Salaires | publié le : 24.06.2022 | Lys Zohin

Poor person with empty wallet in United Kingdom

Selon les dernières informations de XpertRH, un cabinet spécialisé dans les données concernant la paie et le personnel, les augmentations de salaire annuelles au Royaume-Uni n'ont atteint que 4 % en mai 2022. Certes, une progression aussi forte n'avait pas été constatée depuis 1992, lorsque l'indice des prix à la consommation s'était envolé à 7,1 % (pour retomber ensuite à 3 % sur le reste de l'année), mais le taux d'inflation atteint aujourd'hui 9 % outre-Manche. En d'autres termes, la progression des salaires ne couvre même pas la moitié de l'augmentation du coût de la vie... Les experts d'XpertRH s'attendaient d'ailleurs, compte tenu de l'inflation, à ce que les augmentations de salaires soient plus marquées ces dernières semaines par rapport au début de l'année. Non seulement cela n'a pas été le cas, mais en plus, un sondage de la Banque d'Angleterre, effectué en mai, montre que les employeurs n'ont pas l'intention de continuer à augmenter les salaires... Comment se fait-il que les salariés n'arrivent pas à avoir gain de cause ? Pour Stephen Machin, professeur à la London School of Economics, cité dans le quotidien The Guardian, ils manquent de pouvoir en matière de négociations collectives, aussi bien dans le secteur privé que public, depuis la crise économique et financière de 2008, qui a concouru à affaiblir les syndicats. Au point que 67 économistes ont récemment envoyé une lettre au Premier ministre, Boris Johnson, pour lui indiquer qu'il n'y a pas de risque de spirale inflationniste (la hausse des salaires nourrissant une nouvelle poussée de l'inflation) et qu'au contraire, maintenir les salaires trop bas faisait courir le risque de précipiter l'économie dans la récession.

Auteur

  • Lys Zohin