Un groupe d'investisseurs vient de déposer une résolution demandant à Sainsbury's, l'une des grandes chaînes de supermarchés britanniques, de s'engager à payer un « salaire réel décent ». La résolution sera soumise au vote des actionnaires lors de l'assemblée générale, le 7 juillet prochain. Fixé par la Living Wage Foundation, ce montant est de 9,90 livres (11,84 euros) de l'heure dans l'ensemble du Royaume-Uni et de 11,05 livres (13,21 euros) à Londres. Il évolue en fonction du salaire minimum, lequel devrait être porté à 9,50 livres (11,36 euros) en avril, en fonction de l'inflation. Si Sainsbury's prend cet engagement, cela ferait de ce leader de la grande distribution le premier parmi ses pairs à le faire. Déjà, près de 10 000 entreprises britanniques ont adopté cette mesure, dont la moitié de sociétés cotées et des géants du commerce de détail, tels que Ikea et Lush. Pour l'heure, Sainsbury's a bien augmenté les salaires au début de cette année, mais à 9,50 livres (11,36 euros) de l'heure seulement, même si, à l'intérieur de Londres, le salaire horaire a été fixé au fameux « living wage ». Plusieurs investisseurs institutionnels, tels que des fonds de pension, associés à des parlementaires, ont monté cette coalition pour demander des augmentations de salaires de la part de la grande distribution après des études faisant état des difficultés rencontrées par les salariés de ce secteur, salués pour leur action durant la pandémie. Ils se tournent ainsi de plus en plus vers des banques alimentaires pour se nourrir... En outre, un rapport du réseau Organise montre qu'un salarié sur trois, chez Sainsbury's, se dit régulièrement inquiet quant à la possibilité de nourrir sa famille. Alors que la chaîne a annoncé en janvier dernier qu'elle devrait engranger des profits nettement supérieurs à ce qui était attendu pour l'année fiscale, la coalition a bien l'intention de la faire plier. D'autant que l'an dernier, les critiques fusaient déjà lorsque le directeur général, Simon Roberts, s'était vu octroyer une prime de plus d'un million de livres pour ses bons et loyaux services pendant la pandémie...