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Rémunérations à la hausse pour les cadres en 2021, mais les inégalités hommes-femmes subsistent

Rémunérations | publié le : 01.07.2022 | Benjamin d'Alguerre

Fiche de salaire et loupe

L’horizon s’éclaircit sur les rémunérations des cadres. Effet de rattrapage de la stagnation des salaires lors de la période pandémique, leur rémunération médiane brute annuelle a grimpé de 50 000 euros en 2019-2020 pour atteindre 51 000 euros en 2021. "Après la crise de 2020, les volumes de recrutements de cadres ont connu un net rebond (+ 18 % en 2021). Ils se rapprochent, sans toutefois les égaler, des niveaux records observés en 2019 : ainsi, 269 000 cadres ont été recrutés en 2021 contre 228 700 en 2020 et 281 300 en 2019. Cette éclaircie sur le marché de l’emploi cadre a entraîné des conséquences positives sur [leur] rémunération", explique l’Apec dans son baromètre de la rémunération des cadres 2022. En 2021, 46 % d’entre eux avaient été augmentés, soit douze points de plus qu’en 2020.

Et côté rémunérations, la bougeotte paye : 66 % des cadres ayant changé directement d’entreprise (sans période de chômage) et 63 % des cadres ayant changé de poste dans leur entreprise ont été augmentés. Ce n’est le cas que de 42 % des cadres restés au même poste dans la même entreprise au cours de l’année. Cela vaut d’ailleurs également pour les plus jeunes d’entre eux, ceux qui avaient vu leur rémunération stagner, voire se dégrader au lendemain de la pandémie de Covid-19. Ainsi, pour les moins de 30 ans, le salaire médian brut qui était de 39 000 euros annuels en 2020 est remonté jusqu’à 40 000 euros l’année suivante, soit un retour au niveau de 2019. Ils sont également ceux qui, parmi les cadres, ont bénéficié le plus d’augmentations. 63 % pour les moins de 30 ans versus 44 % pour les autres. Pour eux également, la mobilité constitue un facteur d’augmentation des rémunérations. 83 % des jeunes cadres ayant connu un changement de poste dans leur entreprise en 2021 ont vu leur rémunération augmenter, contre 55 % de ceux qui sont restés au même poste et 65 % de ceux qui ont changé d’entreprise.

Pour autant, cette augmentation des rémunérations ne profite pas à tous. Les inégalités de genre demeurent très fortes, note l’Apec. Si la rémunération annuelle brute des cadres hommes se fixait aux alentours de 54 000 euros, elle n’était que de 47 000 euros pour les femmes. Soit 7,4 % de moins. Un léger mieux par rapport à 2020 où le différentiel était de 7,7 % mais il reste encore du travail pour un véritable rattrapage. Même situation chez les plus jeunes où les femmes ont vu leur rémunération inférieure de 6 % à celles de leurs homologues masculins. Celles-ci ont d’ailleurs été moins augmentées que les hommes. Ainsi chez les cadres ayant été augmentés sans changer de poste ou d’entreprise, 64 % étaient des hommes et seulement 24 % des femmes.

Selon les secteurs et les types de postes, la rémunération connaît aussi d’importantes variations. Si les cadres ont globalement été davantage augmentés dans les grandes boîtes que dans les PME (la rémunération médiane brute annuelle s’élevait en 2021 à 54 000 euros dans les structures de plus de 5000 salariés contre 48 000 dans les 11 – 49), ceux attachés à des fonctions de finance, comptabilité et gestion pouvaient compter sur une rémunération médiane brute annuelle de 55 000 euros (53 % d’entre eux ont été augmentés en 2021), ceux de la logistique et du transport se classaient plus bas avec une rémunération médiane de 52 000 euros (41 % ont bénéficié d’une augmentation), encore loin devant les cadres du secteur de la communication, de la création et de la culture (44 000 euros, 41 % ont été augmentés) et ceux relevant du champ de la santé, du social et du médico-social, lanternes rouges avec une rémunération médiane de 43 000 euros et des augmentations qui n’ont bénéficié qu’à 24% d’entre eux.

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre