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Près de 10% des salariés perçoivent des «bas salaires»

Rémunérations | publié le : 07.11.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Près de 10% des salariés perçoivent des « bas salaires »

Près de 10% des salariés perçoivent des « bas salaires ».

Crédit photo Gregory Lee/Adobe Stock

L’OCDE classe comme « bas salaires » les rémunérations inférieures ou égales aux deux tiers du salaire médian. Une étude de l’Insee récemment publiée apporte des précisions sur les effectifs et les caractéristiques de ces salariés. En 2019, ils représentent 8% des salariés du secteur privé, soit plus de 1,5 million de personnes sur un total de 18,8 millions. À cette date, la définition du « bas salaire » recouvrait une rémunération égale ou inférieure à 1.310 euros nets par mois en équivalent temps plein (EQTP), alors que le Smic s’établissait à 1.204 euros nets par mois. Les données font apparaître que plus de la moitié (54%) des personnes percevant un « bas salaire » sont des femmes, soit une proportion supérieure de 12 points à leur présence parmi les salariés du secteur privé (42% du total). Les jeunes perçoivent aussi plus fréquemment un « bas salaire », puisqu’un salarié sur quatre recevant cette rémunération a moins de 26 ans, soit trois fois plus que l’ensemble des salariés. L’étude y voit une conséquence du manque d’expérience, mais aussi de la faible qualification. Les personnes peu ou pas diplômées sont en effet surreprésentées parmi les personnes percevant un « bas salaire ».

En matière de répartition géographique, ces salariés sont présents de façon homogène en France métropolitaine, mais « particulièrement surreprésentés » dans les quatre départements d’outre-mer historiques, où leur part dans l’ensemble des salariés du secteur privé atteint 14%, soit un taux équivalent à près du double de celui touchant l’Hexagone. Sans surprise, c’est le secteur tertiaire qui concentre plus de 8 salariés à « bas salaires » sur dix (83%), soit un taux supérieur de 8 points par rapport à l’ensemble des salariés du secteur privé. C’est dans ce secteur que travaillent 90% des femmes percevant ce type de rémunération. Les services d’action sociale abritent la concentration la plus élevée de salariés à « bas salaires » avec 16% du total, hommes et femmes confondus.

Parmi les salariés à « bas salaires », 64% des femmes sont employées et une majorité d’hommes (57%) occupe un poste d’ouvrier. Parmi les métiers les plus fréquents figurent les ouvriers de laboratoire, ou bien ceux chargés du tri, de l’emballage ou de l’expédition, ainsi que les manutentionnaires et les employés de libre-service du commerce, les vendeurs en alimentation et les secrétaires. L’étude relève que les professions intermédiaires ne sont pas épargnées, puisque les animateurs socioculturels et de loisirs ainsi que « quelques cadres, (…) principalement des artisans et des commerçants salariés de leur propre entreprise » perçoivent des rémunérations entrant également dans la catégorie des « bas salaires ».

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins