logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les syndicats veulent revaloriser les "salariés de deuxième ligne"

ISRH | Rémunérations | publié le : 16.06.2020 | Benjamin d'Alguerre

Quelles décisions seront prises en faveur des salariés particulièrement exposés au plus fort de la crise sanitaire ?

Crédit photo pixfly/AdobeStock

Les organisations syndicales se disent favorables à l’ouverture de négociations sur les salaires et sur les qualifications dans les branches employeuses des « salariés de deuxième ligne » (livreurs, employés de grandes surfaces, techniciens de nettoyage, etc.) qui, durant la crise, n’ont pas pu prétendre au télétravail et qui ont parfois été contraints de travailler sans équipements de protection. Dans certains cas, ils ont pu bénéficier de l’extension de la « prime Macron » mise en place par l’exécutif à leur destination mais les syndicats réclament des mesures plus générales. « Les équipes de la CFDT dans les entreprises qui emploient ces salariés interpellent les directions en ce sens, mais nous avons besoin de négociations de branches pour que ces travailleurs bénéficient d’une revalorisation salariale et de meilleures conditions de travail », indiquait Laurent Berger en réponse aux questions de l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), le 11 juin dernier. Même tonalité chez ses homologues de la CFTC, de la CFE-CGC et de FO. Philippe Martinez, s’il valide le principe de ces négociations, les conditionne cependant à une augmentation préalable du Smic.

Côté patronat, on se dit également favorable à l’idée d’une revalorisation salariale de ces travailleurs pour briser la logique du low cost systématique. « Il existe encore trop d’appels d’offres dans lequel le seul critère important est le prix. C’est le cas dans le nettoyage, par exemple. Cela suppose que les employeurs acceptent de payer plus leurs sous-traitants pour permettre une redistribution aux salariés », juge Geoffroy Roux de Bézieux, le numéro un du Medef. Pour François Hommeril, président de la CFE-CGC, le problème est plus profond et tient à la tendance de fond qu’ont les entreprises à se concentrer sur leur activité principale et à externaliser tout le reste : « Dans les années 1970, l’agent d’entretien ou le vigile de Renault étaient des salariés de Renault au même titre que les ouvriers automobiles. Tout ceci a été démantelé pour mettre la pression sur la valeur, aujourd’hui. » Outre des négociations de branches sur les grilles de salaires et de classification, le patron de la confédération de l’encadrement appelle, ni plus ni moins, à « repenser le modèle de l’entreprise ».

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre