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Les grandes entreprises américaines ont failli à leur promesse de mieux payer leurs salariés

Rémunérations | publié le : 24.04.2022 | Lys Zohin

 Rapiche

Peu de temps avant que la pandémie ne sévisse, les dirigeants de 180 grandes sociétés cotées américaines s'étaient engagés à faire mieux pour leurs salariés. Au lieu de privilégier les dividendes pour les actionnaires, avaient-ils dit, ils voulaient répondre aux besoins de toutes les parties prenantes et en particulier à ceux des salariés, qu'il fallait rémunérer de façon "juste"... Las, trois ans plus tard, l'analyse de la Brookings Institution, un institut de recherche, montre que ces entreprises ont largement failli à leur promesse. Sur 22 sociétés étudiées – qui vont de McDonald's à Amazon et de la chaîne d'hôtels Hilton et Marriott au géant de la grande distribution Walmart –, lesquelles emploient un total de 7 millions de personnes, toutes ont dépensé cinq fois plus d'argent pour rémunérer les actionnaires et racheter des actions que pour augmenter les salaires. Et "même si, durant la pandémie, plus de la moitié d'entre elles ont accru le salaire horaire minimum qu'elles versent, aucune ne paie un salaire qui répond aux critères du minimum décent pour vivre", relève la Brookings Institution. Si le coût de la vie peut varier d'une région des États-Unis à l'autre, l'institut de recherche situe le salaire décent pour vivre à un minimum moyen national de 17,70 dollars de l'heure, soit, en revenu annuel, un peu moins de 37 000 dollars. Or le salaire annuel typique pour un travailleur de la base, dans la société de bricolage Home Depot, ne s'élève par exemple qu'à 24.500 dollars. Quant à McDonald's, son taux horaire le plus bas est de 11 dollars, faisant d'ailleurs de cette société l'une de celles où l'écart entre salaire des dirigeants et des employés est le plus grand. "Le top management et les actionnaires ont amassé des milliards pendant la crise tandis que les salariés, qui ont contribué à la performance des entreprises n'ont eu que les miettes", ont conclu les auteurs de l'étude.

Auteur

  • Lys Zohin