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Les augmentations de salaire seront modestes en 2021 selon Deloitte

Rémunérations | publié le : 01.09.2020 | Lys Zohin

Bar Chart - Growth and Stagnation

Selon l'étude annuelle menée par Deloitte sur les rémunérations, les cadres et les non-cadres ne doivent pas s'attendre cette année, ni d'ailleurs l'an prochain, à une progression forte, crise oblige. En analysant plus d'un million de données individuelles issues de 300 entreprises en France, les experts du cabinet de conseil international notent, pour la neuvième édition de l'étude, un recul, sur l'année en cours, des augmentations de salaire, avec une enveloppe de seulement 2% pour les OETAM (ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise) et de 2,3% pour les cadres – ce qui représente un recul par rapport à 2019 de respectivement 0,4 point (2,4%) et de 0,5 point (2,8%).

De même, les prévisions concernant les augmentations pour 2021 sont en baisse, dans un contexte anticipé d'inflation plus faible qu'en 2019 et de manque de visibilité sur la reprise économique, avec un budget de 1,5% pour les OETAM et de 1,7% pour les cadres (contre 2,1% pour les deux catégories socioprofessionnelles l'an passé à la même date). Autant dire, comme le note Deloitte, « une rupture avec la dynamique des années précédentes ». Par ailleurs, en ce qui concerne la prime exceptionnelle de pouvoir d'achat (PEPA ou « prime Macron »), exonérée d'impôts et de prélèvements sociaux, moins d'un quart des entreprises participantes à l'étude (contre près de 60% l'an passé) l'ont versée, au profit de 23% des OETAM et de seulement 6% des cadres, avec une baisse générale de 30% du montant médian, atteignant cette année 327 euros. Deloitte souligne que « ce dispositif a été utilisé cette année principalement par les entreprises ayant continué à mobiliser leur capital humain – notamment les OETAM – lors du confinement, en tenant compte de la présence sur site pour la distribution ».

Parmi les autres enseignements de l'étude, les montants de bonus versés sont en baisse pour la troisième année consécutive, tandis que l'épargne salariale est stable, après trois ans de hausse significative, aussi bien en termes de montants que de nombre de bénéficiaires. Enfin, après une amélioration constante depuis quelques années, l'écart salarial femmes/hommes stagne, à +3% en moyenne (entre 2,6% et 7,6% selon le niveau de responsabilité), sans que l'on constate en effet des pratiques d'augmentation différenciée en faveur des femmes. Par ailleurs, l'écart de rémunération entre l'Île-de-France et les régions se maintient cette année, dans une fourchette de 6% et 7%, tout comme l'écart inter-région, qui reste de l'ordre de 3% maximum. Et, comme les années précédentes, l'écart de rémunération observé entre les PME (moins de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires) et les grandes entreprises (plus de 1 milliard d'euros de CA) est de l'ordre de dix points en salaire de base et en rémunération totale.

Auteur

  • Lys Zohin