Le conseil des ministres espagnol vient de donner son feu vert à une augmentation du salaire minimum. Augmentation négociée avec les syndicats – au grand dam du patronat, qui estime que cette progression menace les créations d'emplois – et qui sera rétroactive. Elle concernera 1,8 million de travailleurs, selon les calculs du gouvernement : principalement des femmes, des jeunes entre 18 et 34 ans et ceux qui travaillent dans l'agriculture et les services. Une étude syndicale montre en outre que la mesure bénéficiera à 300 000 personnes en plus que la précédente augmentation du salaire minimum. Il atteindra ainsi 1000 euros par mois, contre 965 euros actuellement, répartis sur 14 mois. Ce qui suppose également que les employeurs le répartissant sur 12 mois seulement versent un salaire mensuel de 1166,7 euros. Cette mesure signe une progression de 3,63 % par rapport à 2021, loin de celle qui a eu lieu en 2019 (22,3 %), lorsque le salaire minimum est passé de 735 euros à 900 euros. Rétroactive, l'augmentation touchera les salaires versés à partir du 1^er janvier 2022. La ministre du Travail, Yolanda Díaz, a défendu la mesure, en soulignant que "le salaire minimum va commencer à devenir un salaire digne dans notre pays et nous rapproche des moyennes européennes, même s'il reste encore du chemin à parcourir. Notre but est de faire en sorte que le modèle fondé sur des bas salaires et des relations employeur-employés précaires fasse partie du passé", lors de la conférence de presse d'annonce. "L'objectif du gouvernement est de faire progresser le salaire minimum pour qu'il atteigne 60 % du salaire moyen dans le pays", a-t-elle ajouté. En outre, l'accord avec les centrales syndicales, UGT et Confédération ouvrière, inclut, pour les CDD et les intérimaires, que ces contrats au salaire minimum n'excèdent pas, dans la même entreprise, une durée de 120 jours (quatre mois). En outre, pour ce qui est des salariés et salariées de maison, la rémunération horaire passe à 7,82 euros brut.