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Google a sous-payé des milliers d'intérimaires pendant des années

Rémunérations | publié le : 12.09.2021 | Lys Zohin

Selon des documents auxquels le quotidien britannique The Guardian a récemment eu accès, le géant californien, qui savait parfaitement depuis plusieurs années que les salaires versés aux milliers d'intérimaires qu'il emploie n'étaient pas en ligne avec la réglementation sur le marché du travail, aussi bien en Inde que dans les pays européens et au Royaume-Uni, a traîné des pieds pendant deux ans avant de penser à corriger le tir. Alors que Google emploie une armée d'intérimaires (plus de 100.000 personnes, soit presque autant que ses équipes en CDI !), qui effectuent des tâches allant du coding à l'analyse de données, pour des départements comme les RH ou le marketing, notamment, ces travailleurs temporaires recevaient, selon le Guardian, un salaire inférieur de 12 % à 50 % de ce qu'il aurait dû être. En effet, dans plusieurs pays, en Europe ou en Asie, la loi impose que les intérimaires reçoivent le même salaire que celui des salariés à plein temps en CDI s'ils effectuent les mêmes tâches. Ainsi, au Royaume-Uni, cette parité de salaire est obligatoire avec douze semaines, tandis qu'en Irlande, la parité doit intervenir dès le premier jour de travail.

Conscients de ces contraintes depuis au moins mai 2019, à la suite d'une analyse internationale menée sur les pays dotés d'un système de parité de salaire entre CDI et intérimaires par le cabinet Deloitte, les membres de la direction de Google ont préféré attendre, citant des inquiétudes sur l'augmentation des coûts pour les entités qui s'appuient largement sur le travail temporaire, la possibilité d'actions en justice de la part des personnels sous-payés et les effets négatifs que tout cela aurait dans les médias... En outre, l'outil de comparaison des salaires n'a pas été réactualisé depuis des années, donnant ainsi de fausses indications... « Google a non seulement bafoué le Code du travail dans plusieurs pays, mais en plus, la société a trompé les investisseurs sur un passif, aussi bien légal que financier », a déclaré John Tye, le fondateur de l'organisation de lanceurs d'alerte Whistleblower Aid. Si la loi américaine n'impose pas de parité entre postes fixes et intérim et que le gendarme de la Bourse, la SEC, ne peut pas prendre en compte les lois étrangères sur le travail, l'absence d'information données aux investisseurs américains sur ce passif, dont le montant pourrait s'élever à quelque 100 millions de dollars, est une violation des règles boursières américaines. Face à ces dangers, Google a admis ses manquements et déclaré vouloir se mettre - enfin - en conformité avec les Codes du travail des pays dans lesquels la société opère...


 


 

Auteur

  • Lys Zohin