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Augmentations de salaires : Olivier Dussopt réunit les partenaires sociaux cette semaine

Rémunérations | publié le : 01.07.2022 | Benjamin d'Alguerre

Le futur projet de loi "pouvoir d’achat" obligera les branches dont les minima salariaux sont en dessous du Smic à fusionner ou à se restructurer, prévient Olivier Dussopt.

C’est une menace qui n’a rien d’un coup de menton pour la forme. Dans le futur projet de loi "pouvoir d’achat" que le Gouvernement présentera au Parlement au mois de juillet, "nous avons prévu une disposition qui dit que si une branche professionnelle reste durablement avec des paliers inférieurs aux Smic, ça ouvre la porte à sa restructuration et à sa fusion avec d’autres branches", a annoncé le ministre du Travail, du Plein-Emploi et de l’Insertion, Olivier Dussopt, le 1er juillet au micro d’Europe 1. En clair : négociez pour passer vos minima de branches au-dessus du Smic ou préparez-vous à une restructuration forcée. Soit un coup d’aiguillon aux partenaires sociaux des branches – et notamment à la partie patronale – pour concéder des augmentations de rémunérations aux salariés des entreprises adhérentes.

En septembre dernier, au sortir de la crise pandémique, Jean Castex avait appelé les branches à s’engager dans ces négociations salariales. La problématique était alors d’éviter les pénuries de main-d’œuvre dans les secteurs bloqués pendant la séquence Covid et dont les salariés étaient parfois partis voir ailleurs. Plusieurs branches, telle l’hôtellerie-restauration, l’automobile, la plasturgie, le commerce de gros non-alimentaire ou la propreté avaient alors joué le jeu. D’autres, à l’image de la chimie, de l’ameublement ou de l’industrie pharmaceutique, avaient déjà anticipé le manque de main-d’œuvre à venir et engagé des négociations de revalorisations salariales en amont de la fin de crise. Au total, sur l’ensemble des branches qui s’étaient engagées, les salaires avaient connu une hausse de 2,5 à 3,5 % en moyenne.

Cependant, sous le coup d’une inflation galopante (environ 7 % aujourd’hui), les efforts consentis hier ne suffisent parfois plus. D’autant que pour 85 % des branches, qu’elles aient négocié des coups de pouce salariaux ou pas, les deux hausses successives du Smic en janvier et mai 2022 (+0,9% puis +2,65%) ont eu l’effet de repositionner les salaires les plus bas de leurs grilles… en dessous du salaire minimum. "Cela relève vraiment de l’attractivité. Si vous avez un, deux, parfois cinq ou six paliers de salaires d’une branche inférieurs au Smic, cela signifie que les salariés qui intègrent ces branches aux premiers niveaux doivent attendre sept, huit ou neuf ans pour avoir l’espoir d’une rémunération supérieure au Smic. Il y a des secteurs qui perdent en attractivité pour cela", indique Olivier Dussopt.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre