Ce sera la plus forte augmentation salariale depuis au moins dix ans, mais cela ne compensera cependant pas celle des prix. Selon le dernier sondage du Chartered Institute of Personnel and Development (CIPD) auprès de 1 000 spécialistes du recrutement et des RH, les employeurs britanniques ont l'intention d'augmenter les salaires de 3 % en moyenne en 2022. Déjà, entre septembre et novembre 2021, les revenus salariés hebdomadaires moyens ont progressé de 4,2 %, l'avancée la plus forte que les salaires aient connu entre la période de la crise financière et économique de 2008 et le début de la pandémie de Covid-19, en 2020, selon les statistiques officielles.
Ainsi, selon le site Web caterer.com, dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, très touché par la pénurie de main-d'œuvre, les salaires vont jusqu'à progresser de 12 % ces temps-ci. Reste que, avec une moyenne de 3 % d'augmentation, les salariés, au Royaume-Uni, vont quand même perdre du pouvoir d'achat, le taux d'inflation ayant atteint 5,4 % en décembre 2021, son plus haut niveau depuis trente ans. Et la Banque d'Angleterre a annoncé s'attendre à un taux pouvant aller jusqu'à 7 % au printemps 2022. Ces augmentations ont également lieu sur fond de tensions persistantes sur le marché de l'emploi, les deux tiers des entreprises sondées s'attendant à avoir des difficultés pour recruter dans les six mois qui viennent. En outre, les employeurs font face, comme aux États-Unis, à un mouvement de "grande démission". Quelque 41 % des spécialistes RH sondés relèvent ainsi des difficultés à garder les salariés. En plus d'augmentations de salaire, les travailleurs britanniques réussissent ainsi à obtenir d'autres avantages, tels que des modes de travail hybride, et de nouvelles formes d'organisation, dont la semaine de quatre jours, payés cinq. Certains experts suggèrent aussi aux employeurs de mettre l'accent sur la formation et d'offrir une meilleure couverture santé, entre autres, afin d'attirer les candidats et de fidéliser les salariés.
