Les salariés d'un établissement de l'enseigne Starbucks, à Buffalo, dans le nord des États-Unis, viennent de voter en faveur d'une syndicalisation. Ils rejoindront Workers United, affilié à la puissante SEIU (la centrale des salariés des entreprises de services). Une première chez Starbucks, qui déteste ce genre de représentation, argumentant que l'entreprise offre de bonnes conditions de travail et qu'à ce titre, les syndicats sont inutiles, et une belle victoire pour les syndicats américains, qui cherchent à regagner ailleurs le terrain perdu dans l'industrie ces dernières décennies. Starbucks avait réussi à déjouer des tentatives de syndicalisation à New York et Philadelphie, mais l'an dernier, les salariés d'un café au Canada avaient réussi. Dopés par cette première victoire aux États-Unis, d'autres salariés de Starbucks, dans la région de Buffalo de même qu'en Arizona, ont déjà annoncé avoir pris l'initiative d'organiser un vote sur une syndicalisation. Alors que les salariés de la restauration sont en général peu syndiqués, "le fait qu'un établissement Starbucks ait réussi à rejoindre un syndicat va montrer à d'autres salariés que c'est difficile, mais pas impossible, a remarqué Rebecca Givan, professeure de droit du travail à l'université Rutgers. Et nous aurons sans doute beaucoup, beaucoup d'autres initiatives en ce sens." Comme lors d'autres tentatives – celle des salariés d'Amazon en Alabama (qui a échoué en avril dernier), notamment – la démarche des salariés de Starbucks à Buffalo a été largement relayée dans les médias et soutenue par des élus, dont Bernie Sanders. Les salariés nouvellement syndiqués réclament des recrutements supplémentaires, des formations et des augmentations de salaires.