AP Moller-Maersk, leader mondial du transport maritime, a beau avoir annoncé des bénéfices records, certains de ses salariés risquent de ne pas en recevoir ne serait-ce qu'une petite partie. "Les profits d'AP Moller-Maersk s'élèvent à 24 milliards de dollars sur l'an dernier, trois fois plus que l'année précédente. Nous n'avons rien contre le succès de l'entreprise, mais ce que nous réclamons, c'est qu'une partie de ces profits, dus à l'envolée des prix des conteneurs durant la pandémie, soit redistribuée aux salariés qui ont travaillé dur pendant toute la crise sanitaire et œuvré à son succès", ont déclaré les syndicats dans une note envoyée aux actionnaires. En outre, ils alertent sur des pratiques antisyndicales, en particulier de la part de Swizer, la filiale remorquage de Maersk, qui bafoue les droits des travailleurs en matière de négociations collectives. "La fracture entre les valeurs affichées au niveau mondial par la maison mère et ce que nous constatons sur le terrain au niveau de ses filiales est énorme", ont-ils ajouté. La direction de Svitzer en Australie a ainsi profité, au mépris des engagements de la maison mère, d'une réglementation locale pour annuler l'accord collectif en place pour tous les salariés. Aux Pays-Bas, la même filiale a mis sur pied une deuxième entité qui refuse de lancer des négociations collectives avec les syndicats, tandis qu'au Royaume-Uni, la direction de Svitzer a annoncé sa volonté de geler les salaires des remorqueurs, ce qui a conduit à un vote unanime en faveur d'une grève. Enfin, des informations émanant des chauffeurs, pour les activités de logistique, font état de conditions de travail "inhumaines", et de "violations de leurs droits". Les syndicats espèrent donc l'appui des actionnaires pour que Maersk et toutes ses filiales "rendent des comptes", et "respectent les droits des travailleurs". Ils font circuler une pétition en ce sens, qui sera ensuite donnée à la direction.