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Les syndicats britanniques doutent de l'initiative gouvernementale sur les salaires dans le maritime

Syndicats | publié le : 11.05.2022 | Lys Zohin

Dover harbour

Introduite par le secrétaire britannique au Transport, Grant Shapps, à la suite du scandale de P&O Ferries, qui avait licencié 800 membres d'équipage pour les remplacer par du personnel étranger payé en dessous du salaire minimum, la proposition de loi, évoquée dans le discours royal, le 10 mai 2022, laisse les syndicats sceptiques, de même que les opérateurs portuaires. Selon le texte, les marins devront être payés l'équivalent du salaire minimum britannique, soit 9,50 livres (11,10 euros). Les ferries des compagnies maritimes qui ne respecteront pas cette obligation ne pourront plus mouiller dans les ports britanniques, ou les compagnies seront sanctionnées. Des discussions sont par ailleurs en cours avec la France, l'Allemagne et l'Irlande pour faire des routes maritimes autour de l'île "un corridor du salaire minimum". D'autres navires que les ferries pourraient également être couverts par la loi. Reste que la TUC, la confédération des syndicats britanniques, estime que le texte ne va pas assez loin, le gouvernement ayant promis, selon elle, de protéger bien plus largement les droits de tous les travailleurs, y compris ceux de le mer. "Cette proposition est faible, et sans doute inapplicable, a d'ailleurs cinglé Frances O’Grady, la secrétaire générale de la TUC. Pendant des années, le gouvernement n'a rien fait pour lutter contre les abus flagrants perpétrés par P&O. Seule une législation plus forte, qui accroît la protection des travailleurs et empêche les employeurs de licencier pour s'adjoindre les services de marins à bas coût peut répondre au scandale de P&O."

De son côté, l'Association des ports britanniques se demande si c'est son rôle de faire la police sur les docks... Selon ses dirigeants, cette tâche devrait revenir aux autorités douanières ou aux gardes-côtes... "Il n'est pas certain que le texte atteigne l'objectif fixé par le gouvernement, à savoir améliorer sensiblement la situation que connaissent les marins depuis des années", a ainsi déclaré le directeur général de l'association, Richard Ballantyne. "En outre, il est possible, selon nos premières analyses, qu'il contrevienne aux traités maritimes internationaux."

Auteur

  • Lys Zohin