Joe Biden l'avait promis et il tient sa promesse, celle de nommer la première femme noire à la Cour suprême. Elle n'est pas encore adoubée par les élus au Congrès, mais les syndicats applaudissent déjà ce choix. La juge Ketanji Brown Jackson est en effet considérée comme une progressiste en matière de questions sociales, sociétales et économiques. Toutefois, si l'on examine ses décisions en tant que juge d'une cour fédérale de district puis juge dans la Cour d'appel fédérale, comme la presse américaine l'a déjà fait, certaines de ses prises de position à venir pourraient, la lumière du passé, surprendre, voire décevoir les syndicats. Dans 40 affaires concernant l'emploi ou les entreprises, elle a décidé dans 30 cas en faveur des défendants, alors que certains cas impliquaient des plaintes pour discrimination de la part d'employés contre des agences gouvernementales, en fonction d'une interprétation concernant des clauses pour le moins compliquées du Code du travail. De même, dans un cas impliquant l'entreprise de VTC Lyft, elle a décidé que la plaignante, une femme chauffeur, qui estimait, avec d'autres, qu'elle avait droit à des congés maladie, avait accepté les conditions d'emploi de la société et qu'à ce titre, elle devait avoir recours au système d'arbitrage (avec un accord à l'amiable avec l'employeur ), plutôt que de demander à la justice de trancher dans le cadre d'une action collective. Autant dire que Ketanji Brown Jackson adhère strictement à la loi et aux procédures avant tout. Toutefois, sa première opinion à la Cour d'appel fédérale, en 2020, elle a décidé contre le président Donald Trump, dont l'administration avait demandé aux autorités régissant le Code du travail de durcir les conditions pour lancer des négociations collectives. Les syndicats, qui avaient porté l'affaire en justice, avaient apprécié son soutien...