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Les salariés de Google révolutionnent la Silicon Valley en créant un syndicat

Syndicats | publié le : 05.01.2021 | Lys Zohin

Plus de 200 salariés et indépendants travaillant pour Alphabet, la maison-mère de Google, aux États-Unis et au Canada, viennent d'annoncer la formation d'un syndicat. Une première dans la Silicon Valley, notoirement allergique, en particulier du côté des dirigeants, à ce type d'organisations. Le but de ces nouveaux syndiqués est, selon les informations données dans la presse, de promouvoir l'équité et les pratiques éthiques dans les affaires. Le Syndicat des Travailleurs d'Alphabet, nom de la nouvelle organisation, s'appuiera, pour fonctionner, sur des cotisations versées à hauteur de 1% des revenus salariaux totaux des adhérents. Elles serviront à payer des organisateurs pour des campagnes et des événements, ainsi qu'à rémunérer des avocats si nécessaire et à aider financièrement les salariés en cas de grève. La création de ce syndicat, pour inédite qu'elle soit, prend corps dans le sillage de plusieurs mobilisations de la part des salariés ces derniers mois, que ce soit sur la façon dont la direction d'Alphabet a géré des cas de harcèlement sexuel ou sur ses relations avec l'armée américaine, avec la fourniture, notamment, d'outils d'intelligence artificielle pour des drones militaires. Mais le nouveau syndicat n'organisera pas forcément des négociations salariales collectives. Son but est avant tout de mettre sur pied une structure visant à faire pression sur l'employeur. « Notre syndicat veillera à s'assurer que tous les salariés savent sur quoi ils travaillent et peuvent effectuer leurs tâches dans des conditions salariales justes, sans crainte de harcèlement, de représailles ni de discrimination », ont ainsi décrit les leaders du nouveau syndicat, Parul Koul et Chewy Shaw, tous deux ingénieurs chez Google, dans une contribution éditoriale annonçant sa naissance, publiée dans le New York Times du 4 janvier. Google est dans le collimateur du ministère du Travail américain, qui l'accuse d'avoir mis sous pression puis licencié des salariés qui s'étaient élevés contre les pratiques de la société et tenté de former un syndicat. La nouvelle organisation syndicale d'Alphabet sera affiliée à celle des salariés de la communication aux États-Unis, qui accueille déjà les collaborateurs de Verizon Communications et de AT&T.

Auteur

  • Lys Zohin