Les salariés d'un entrepôt d'Amazon, à Bessemer, en Alabama (sud des États-Unis), viennent de recommencer à voter pour décider ou non de s'affilier à un syndicat, le Retail, Wholesale and Department Store Union (RWDSU), qui défend les intérêts des salariés de la grande distribution. En 2021, ils s'étaient déjà exprimés – et avaient rejeté l'idée... sous la pression de leur employeur. Le syndicat avait fait appel et l'administration en charge de l'application du Code du travail américain avait annulé le vote, une action assez rare. Le vote doit donc être reconduit, donnant ainsi une chance aux salariés de cet entrepôt d'accueillir le premier syndicat au sein d'Amazon. Le géant du commerce en ligne, foncièrement opposé à toute représentation des salariés par un syndicat, use de tous les stratagèmes – pressions, manipulations, etc. - pour les dissuader de se syndiquer. Cité dans la presse, Darryl Richardson, un employé de l'entrepôt d'Amazon à Bessemer depuis deux ans, confie que le géant emploie les mêmes tactiques que l'an dernier, "mais nous sommes plus aptes à résister. Nous nous sommes rendu compte que la direction mentait et n'avait pas tenu les promesses données, en particulier en matière d'amélioration des conditions de travail, pour éviter la syndicalisation", a-t-il expliqué. En outre, ils ne sont pas seuls. D'autres salariés, en particulier ceux de la chaîne de cafés Starbucks, cherchent eux aussi à se syndiquer et l'administration Biden est favorable au mouvement, contrairement à la précédente. Un rapport de l'Economic Policy Institute, en 2019, avait d'ailleurs montré que plus de 41 % des employeurs à l'époque avaient violé la loi fédérale sur les consultations des salariés en matière de syndicalisation et avaient dépensé des fortunes pour éviter la représentation des salariés. Les quelque 6 000 salariés d'Amazon à Bessemer doivent se prononcer avant le 25 mars.