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Le dialogue social se tend chez PSA

Syndicats | publié le : 15.05.2020 | Jean-Paul Coulange

La généralisation du télétravail ne passe pas auprès des syndicats.

Crédit photo OceanProd/AdobeStock

L’annonce unilatérale d’une généralisation du télétravail, appelé à devenir la règle et non plus l’exception, continue de faire des vagues chez PSA. La plupart des organisations syndicales (CFE-CGC en tête) ont aussitôt dénoncé une annonce à caractère fortement médiatique (faite à 17 heures, horaire compatible pour les équipes Chrysler, et sur LinkedIn) qui repose sur un calcul « purement économique », comme l’a indiqué notamment la CFDT, l’entreprise réalisant ainsi des « économies de surface, d’électricité, de chauffage, de climatisation ». Très véhémente, la CFDT note que le projet est « en rupture avec les équilibres du télétravail jusqu’à présent négociés » par les organisations syndicales (CFTC, CFE-CCC, FO et CFDT), sur la base du volontariat, « sans contrainte du salarié », et préservant une « bonne qualité de vie personnelle et professionnelle ». Chez le constructeur automobile, la base syndicale a vivement réagi à ce projet, beaucoup y voyant le risque que le basculement en télétravail massif dissimule des transferts, voire des fermetures de sites.

La direction de PSA n’a pas encore dévoilé son agenda social pour la négociation d’un nouvel accord télétravail mais les organisations syndicales l’attendent au tournant. D’autant plus qu’un autre sujet tend les relations sociales : si le dispositif solidaire permettant aux ouvriers placés en activité partielle de toucher l’intégralité de leur salaire s’est éteint le 11 mai, les usines d’assemblage n’ont pas repris le travail et les sites mécaniques (boîtes de vitesses et moteurs) n’ont repris que partiellement. Pour la CFDT, encore elle, le renoncement des actionnaires de PSA à 1,1 milliard d’euros de dividendes – geste qu’elle a salué – aurait permis de continuer de compenser les pertes de salaires, ce qui a représenté un coût de 13 millions d’euros pour les mois de mars et d’avril. La CFE-CGC (et la CFTC, premier syndicat de l’entreprise) ne tient pas le même discours, pointant la gravité de la crise économique. « Six points de PIB en moins entraînent une contraction quatre fois supérieure du marché automobile, soit près de 25% », souligne Anh-Quan Nguyen, le délégué syndical central CFE-CGC de PSA.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange