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En Suisse, les syndicats réclament une convention collective pour le commerce en ligne

Syndicats | publié le : 18.05.2022 | Lys Zohin

Le commerce en ligne est en plein essor et la Suisse n'échappe pas au phénomène. Mais les salariés se cabrent de plus en plus face à des conditions de travail difficiles et/ou précaires. Les syndicats veulent agir. Pour l'heure, cependant, le débat n'a lieu que dans la presse.... « Les conditions de travail ont tendance à être mauvaises chez tous les commerçants en ligne », déclare ainsi Marco Geu, responsable du commerce de détail au syndicat Syna. Selon lui, les collaborateurs sont invisibles pour les clients et de bonnes conditions de travail n'ont donc pas d'impact sur l'image et le chiffre d'affaires. « Ce qui compte, c'est le prix et la rapidité », explique-t-il.

À cela s'ajoute le fait que le secteur du commerce électronique est relativement peu réglementé, précise de son côté Matthias Loosli du syndicat Syndicom, qui s'occupe de la branche logistique. « Les syndicats réclament donc une convention collective de travail (CCT) déclarée de force obligatoire, ainsi qu'un partenariat social renforcé. « Sans CCT, les employés doivent défendre leurs intérêts individuellement au lieu de pouvoir les défendre collectivement avec le soutien d'un syndicat », explique Anne Rubin d'Unia. Leur pouvoir de négociation est donc plus faible. C'est en particulier le cas chez Digitec Galaxus, numéro un du commerce en ligne en Suisse et filiale de l'enseigne de grande distribution Migros. Les salariés se plaignent ouvertement de conditions de travail difficiles, en plus de la précarité. Une convention collective de travail pourrait améliorer leur sort, mais la direction refuse. Car si Matthias Loosli, de Syndicom, est convaincu qu'une CCT de force obligatoire pourrait être intéressante pour des entreprises comme Digitec Galaxus, puisque les règles s'appliqueraient à tout le secteur et « en particulier aux entreprises qui arrivent sur le marché et tentent d'attaquer les affaires des autres avec des salaires bas », argumente-t-il, Digitec Galaxus et Migros déclarent préférer un marché du travail « dynamique »... et réfutent, en outre, les critiques sur les conditions de travail offertes.

Auteur

  • Lys Zohin