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« Cela ne veut pas dire que la partie est finie » (Marylise Léon, future secrétaire générale de CFDT)

Syndicats | publié le : 19.04.2023 | Gilmar Sequeira Martins

« Cela ne veut pas dire que la partie est finie » (Marylise Léon, future secrétaire générale de CFDT)

Marylise Léon, future secrétaire générale de CFDT : « Cela ne veut pas dire que la partie est finie. »

Crédit photo SIPA

Pour ceux qui savaient, la petite phrase de Marylise Léon n’avait rien d’un commentaire obligé. En signifiant au pouvoir exécutif que « la partie » n’était pas finie et que la contestation de la réforme des retraites va se poursuivre, l’actuel bras droit de Laurent Berger se projetait déjà dans son futur poste. Car c’est elle qui va succéder à Laurent Berger, qui était lui-même arrivé après des « règnes » marquants, en l’occurrence celui de François Chérèque, aux manettes de 2002 et 2012, et surtout celui de Nicole Notat. Secrétaire générale de 1992 à 2002, parfois surnommée la « tsarine », elle avait suscité des remous internes pour son soutien ou ses prises de position jugées parfois trop complaisantes à l’égard des positions défendues par les représentants des employeurs.

À l’instar de ses devanciers, Laurent Berger a occupé le poste de secrétaire général pendant une décennie. Il avait prévu de partir avant la fin de son deuxième mandat, comme le veut un usage établi à la CFDT, mais la crise sanitaire puis l’impact des lois votées par le Gouvernement l’ont retenu à son poste. Comme d’autres syndicats, la centrale réformiste a vu son opposition résolue à la réforme des retraites lui attirer de nouveaux adhérents : les chiffres avancés tablent sur 31 000 nouveaux adhérents depuis le début de l’année. C’est donc à la tête d’un syndicat revigoré qu’arrive Marylise Léon. Mieux encore, la CFDT se pose comme la tête de file de l’intersyndicale, puisque c’est Laurent Berger qui a clos la rencontre organisée avec Élisabeth Borne en se levant le premier, marquant ainsi une fin de non-recevoir à l'idée d'ouvrir une nouvelle « séquence », selon le terme utilisé par le pouvoir exécutif.

Adhérente de la CFDT depuis 18 ans, Marylise Léon a construit sa carrière syndicale dans la fédération de la chimie et a accédé à la fonction de secrétaire nationale confédérale en 2014, pour prendre en charge le développement durable, la responsabilité sociale des entreprises, la politique industrielle et énergétique, le dialogue social et la représentativité… Autant dire qu’aucune thématique clé ne lui a échappé. En 2018, elle accède au poste de secrétaire générale adjointe, devenant le bras droit de Laurent Berger. Après quatre ans dans l’entourage immédiat du plus haut dirigeant de la centrale réformiste, il ne lui reste plus qu’à occuper le siège de secrétaire général. Pour ce qui est du discours, c’est déjà fait, car elle a repris à son compte la formule de Laurent Berger sur le futur 1er mai : il s’agit bien de « casser la baraque ». La « partie » est sans doute loin d’être « finie »...

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins