Piqué au vif par le vote favorable à une syndicalisation, la semaine dernière, de la part des salariés d'un entrepôt de New York, Amazon aurait l'intention, selon un mémorandum maison qui a filtré dans la presse, de bloquer certains mots sur la nouvelle appli de messagerie interne que les salariés pourront utiliser pour communiquer entre eux. Et parmi ces mots à bannir, il y aurait d'abord « syndicat », mais aussi « licenciement », « robots », « injustice », « salaires », etc. Et pour cause, la nouvelle appli, dont un pilote devrait être lancé à la fin du mois, a avant tout pour but de servir de réseau social interne, sur lequel les salariés sont censés féliciter leurs collègues et en dire du bien, voire de leur employeur... Avec l'objectif ultime d'accroître, selon la direction, le bien-être des collaborateurs et de faire ainsi baisser le turn-over. Les développeurs auraient donc créé un système de surveillance automatique qui refuse certains mots, pour faire en sorte que les salariés ne diffusent pas de « mauvaises nouvelles », de nature, évidemment, à affecter leur moral. Amazon s'est défendu, à la suite de la publication de ces informations, en déclarant que l'appli ne filtrerait que les mots qui sont « insultants » pour les collaborateurs ou pouvant constituer du « harcèlement ». Toutefois, le géant du commerce en ligne pourrait faire marche arrière, compte tenu du tollé que l'affaire suscite. « Nous explorons toujours de nouvelles façons d'aider les collaborateurs à interagir. Ce programme particulier n'est pas encore définitivement lancé et il pourrait subir de nombreux changements ou ne pas être lancé du tout », a ainsi déclaré Barbara M. Agrait, porte-parole d'Amazon.