Après une longue bataille avec le syndicat allemand Verdi, le géant du commerce en ligne vient d'annoncer qu'il allait payer 12 euros de l'heure au minimum dans ses entrepôts pour un salaire d'entrée. L'augmentation de salaire annoncée prendra effet en juillet. Pour l'instant, dans certains entrepôts, le niveau de salaire horaire se situe à 11,30 euros. Le salaire horaire d'Amazon sera ainsi nettement supérieur au salaire minimum allemand, de 9,50 euros de l'heure. Une porte-parole de la société américaine a indiqué que tous les salariés de la base bénéficieraient d'une augmentation, dont le montant et la date d'application n'ont cependant pas été dévoilés... Alors que l'Allemagne est le plus gros marché d'Amazon après les États-Unis, Verdi mène, depuis 2013, des actions contre l'entreprise, réclamant de meilleures conditions de travail et un salaire plus élevé. Un représentant de Verdi a d'ailleurs estimé, dans le sillage de l'annonce, que l'augmentation n'était toujours pas satisfaisante, et que, compte tenu des énormes revenus qu'Amazon avait engrangés durant la crise sanitaire, le moins que pouvait faire le géant, c'était de poursuivre l'amélioration du pouvoir d'achat des travailleurs. Les syndicats allemands dans leur ensemble sont soucieux de la philosophie anti-syndicats importée en Allemagne par des sociétés telles qu'Amazon, qui va à l'encontre des traditions européennes et particulièrement allemandes. Amazon a en effet parfois carrément refusé d'entrer en négociations avec les syndicats dans le cadre des habituelles rondes annuelles pratiquées outre-Rhin. Cette attitude, qui donne l'image d'une société qui ne prend pas soin de ses travailleurs, voire qui est "contre'"sa main-d'oeuvre, pourrait nuire à Amazon à l'avenir, en la privant de candidats à l'embauche, a ainsi souligné Thomas Schneider, de Verdi, qui a organisé une grève à Leipzig il y a quelques mois.