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Joseph Tayefeh (Plastalliance) « Nous demandons la prise en charge de l’activité partielle à 100% jusqu’en septembre »

ISRH | Organisations professionnelles | publié le : 29.05.2020 | Benjamin d'Alguerre

Joseph Tayefeh, secrétaire général de Plastalliance, explique pourquoi cette fédération professionnelle réclame le maintien de la prise en charge de l'activité partielle à 100% par l'État dans la branche.

Votre fédération vient de lancer une pétition en ligne pour défendre le maintien d’une prise en charge de l’activité partielle à 100%, pourquoi ?

Nous sommes d’accord avec le ministère du Travail pour affirmer que la mise en place du chômage partiel en mars dernier avec une prise en charge financière à 100% a permis d’éviter des licenciements massifs. Notre problème, c’est la récente annonce d’une dégressivité de cette prise en charge à compter du 1er juin. Plusieurs entreprises de notre branche, notamment des sous-traitantes des industries automobiles ou aéronautiques, ont travaillé en mars et avril puisqu’elles répondaient  à des commandes antérieures de leurs donneurs d’ordres. Mais maintenant que ces commandes sont stoppées, c’est à partir de juin que ces entreprises vont fermer et avoir besoin du chômage partiel ! Or, la réduction de la prise en charge va peser sur leur trésorerie à hauteur d’au moins 15% de la masse salariale. Par exemple, sur un salaire de 2000 euros en activité partielle, la part à la charge de l’entreprise représentera 300 euros le 1er juin prochain. Ce n’est pas rien et ça risque de mettre à mal la santé financière de ces entreprises qui pourraient n’avoir d’autre choix que de mettre en place des PSE. Nous demandons la prolongation de ce dispositif quelques semaines supplémentaires, au moins jusqu’à la rentrée.

Le Medef et l’IUMM ont proposé, le 28 mai, la mise en place d’un dispositif complémentaire au chômage partiel qui permettrait à l’entreprise connaissant une baisse d’activité de pouvoir réduire le temps de travail des salariés. Qu’en pensez-vous ?

Pourquoi pas ? Mais un tel dispositif risque de créer de la complexité pour les chefs d’entreprise. L’activité partielle a le mérite d’être simple à mobiliser et les employeurs s’en sont rapidement saisis. Aujourd’hui, plusieurs entreprises de la branche sont complètement à l’arrêt faute de commandes. Un nouveau dispositif risquerait d’arriver trop tard pour elles. Pour amortir le choc social, Plastalliance a relancé les accords de performance collective (APC) dans la branche. Une cinquantaine de nos entreprises s’en sont déjà emparées. On suggère d’ailleurs à nos adhérents de se tourner davantage vers les APC que les PSE…

La période de crise a-t-elle vu un regain du dialogue social dans la branche ?

D’une façon générale, le dialogue social est toujours compliqué dans la plasturgie. La crise a provoqué la dématérialisation de toutes les négociations et plusieurs organisations syndicales comme la CGT ou FO ont refusé d’y prendre part. FO a tout de même fini par revenir. Nous avions mis sur la table l’idée d’une négociation de branche sur les congés payés, mais les syndicats de salariés l’ont refusée. Nous l’avons donc renvoyée à la négociation d’entreprises…

Propos recueillis par Benjamin d'Alguerre

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre