logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

L’U2P s’ouvre à une cinquième confédération professionnelle

Organisations patronales | publié le : 27.09.2023 | Benjamin d'Alguerre

L’U2P s’ouvre à une cinquième confédération professionnelle.

L’U2P s’ouvre à une cinquième confédération professionnelle.

Crédit photo MIND AND I / Adobe stock

Après le bâtiment, les services, l’alimentation et les professions libérales, l’U2P se prépare à développer un cinquième pôle confédéral pour attirer les TPE jusqu’à présent situées hors de son périmètre. Une stratégie de développement qui s’accompagne de la possibilité d’adhésion directe des entreprises à ses unions territoriales.

C’est l’histoire du petit poisson qui rêve de nager dans le bassin des plus grands. Souvent reléguée au rang d’outsider du camp patronal derrière le Medef et la CPME, l’U2P n’a jamais, en dépit de ses 203.715 entreprises adhérentes*, réussi à rééquilibrer la balance avec ses deux concurrents. Et ses appels répétés à une représentativité patronale plus juste sont systématiquement restés ignorés des pouvoirs publics pour qui le nombre fait la force. Il faut dire que face aux 9,4 millions de salariés employés dans les entreprises du périmètre du Medef et aux 4 millions que revendique la CPME, les artisans et professionnels libéraux ne pèsent pas lourd avec « seulement » 705 000 salariés évoluant dans l’écosystème des très petites entreprises de moins de dix collaborateurs que l’Union représente.

Cinquième pôle et adhésion directe

Pourtant, à en croire un sondage réalisé auprès de quatre cents patrons de TPE, l’image de l’U2P est bonne. Lorsqu’elle est connue d’eux – un tiers des sondés ne la connaissent que de nom - l’Union apparaît comme sensiblement plus utile (64 %) que la CPME (49 %) et le Medef (40 %). Problème : son manque de notoriété persiste, notamment auprès des décideurs politiques. Conséquence de quoi, « les politiques économiques françaises sont plutôt pensées sous le prisme de la grande entreprise plutôt que des PME-TPE. C’est une anomalie qu’on retrouve beaucoup moins en Allemagne, par exemple », se désole Pierre Burban, secrétaire général de l’Union. Et c’est justement ce qu’entend corriger la « nouvelle politique » de l’organisation dévoilée ce 28 septembre à l’occasion de ses rencontres annuelles. Une politique qui vise à réaffirmer les valeurs cardinales des dirigeants des très petites entreprises – indépendance, savoir-faire et expertise, vocation professionnelle et proximité –, mais aussi à ouvrir davantage le champ des adhésions.

Primo, et c’est là la grande nouveauté, l’U2P se propose d’ouvrir un cinquième « pôle ». Autrement dit une cinquième confédération qui viendrait renforcer les quatre existant déjà, la Capeb (bâtiment), la Cnams (fabrication et services), la CGAD (alimentation de détail) et l’Unapl (professions libérales). Et qui serait ouverte à toutes les TPE que le champ de l’U2P ne couvre pas dans les secteurs, par exemple, du sport, de l’immobilier ou de la culture. Dont plusieurs fédérations frappent déjà à la porte et qui pourraient potentiellement faire passer au nombre d’entreprises adhérentes la barre des 3 millions. À ceci s’ajoute la possibilité pour les entreprises désirant adhérer à l’U2P de le faire directement, sans passer par l’adhésion préalable par l'une des cent vingt fédérations professionnelles regroupées au sein de l’Union. « Cette stratégie vise prioritairement à faire adhérer aux unions départementales ou régionales de l’U2P », précise Pierre Burban. Des structures en grand besoin d’être renforcées face à la concurrence des Medef territoriaux qui n’hésitent pas à pratiquer la chasse à la TPE pour étoffer les effectifs.

De nouveaux services aux adhérents

Autre nouveauté, le développement de la gamme servicielle pour les créateurs et repreneurs d’entreprises. « C’est une stratégie qui repose sur l’évolution du travail en France depuis la fin de la pandémie de Covid-19. Beaucoup de gens expriment leur volonté de créer leur boîte », décrypte le secrétaire général de l’Union. C’est notamment en direction de ces futurs créateurs (ou repreneurs) d’entreprises que l’U2P a développé la plateforme  Creer-reprendre.u2p-france proposant une carte de France interactive – en mode Google Earth – à partir de laquelle un candidat à la création d’entreprise peut géolocaliser l’emplacement de sa future activité, disposer d’une vision de la concurrence potentielle, des services scolaires, médicaux ou culturels à proximité ou même calculer sa rémunération potentielle en fonction de son statut (microentrepreneur, travailleur salarié ou non-salarié, etc.). Une plateforme qui agglomère une série de statistiques de l’Insee sur vingt-quatre métiers aujourd’hui, mais qui s’ouvrira à une centaine dans les mois à venir. Atout supplémentaire : la possibilité de poser ses questions à l’Union territoriale de l’U2P du secteur de la recherche ou à celle de la fédération professionnelle correspondant au métier choisi (plomberie, boulangerie, etc.) locale. Et, bien sûr, d’adhérer.

* Au comptage de la représentativité 2021, l'U2P a perdu sa première place en nombre d'entreprises adhérentes au profit de la CPME (244 000 environ). 

 

 

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre