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Le Medef veut faire de l'entreprise "la grande cause" de la présidentielle

Organisations patronales | publié le : 29.11.2021 | Benjamin d'Alguerre

L’entreprise comme "grande cause nationale" de la présidentielle 2022 ? C’est l’espoir du Medef et de son président, Geoffroy Roux de Bézieux. L’organisation patronale, qui rédige actuellement le programme qu’il compte présenter d'ici janvier 2022 aux futurs candidats à la magistrature, entend bien vendre son projet en s’appuyant sur une étude réalisée par l’Ifop auprès de 1 500 personnes dont les résultats ont été dévoilés le 30 novembre.

Quel message tirer de l’enquête ? Les Français, tous bords politiques confondus, plébiscitent l’entreprise. 82 % disent ainsi en avoir une bonne image (dont 75 % "assez bonne" et 8 % "très bonne"). Le progrès est notable en quelques années puisque c’est cinq points de plus qu’en 2020 et douze de plus qu’en 2017 ! Seuls 2 % des sondés indiquent en avoir une mauvaise image. "L’image repoussoir de l’entreprise est devenue très marginale", analyse Frédéric Dabi, de l’Ifop. Par ailleurs, le caractère social de l’entreprise s’affirme : 83 % des interrogés pensent qu’elle est le lieu de la formation, 81 % de la transmission, 80 % de l’intégration et 69 % du dialogue social (ce chiffre monte à 74 % chez les moins de 35 ans). In fine, en dépit du marasme économique de ces dernières années et des risques que fait planer la cinquième vague de Covid-19, 72 % se disent optimistes pour leur entreprise.

À en croire l’Ifop, l’entreprise est le deuxième acteur sur lequel les Français comptent le plus pour améliorer les choses dans la société (34 %) derrière les citoyens eux-mêmes (47 %), mais devant l’État (33 %), les élus locaux (29 %), l’école (24 %), les syndicats (14 %), l’Union européenne (13 %) et même les ONG (7 %). Un classement que Geoffroy Roux de Bézieux explique par l’efficacité des employeurs à organiser la vie des salariés face à la Covid-19 au moment où l’État multipliait les messages contradictoires. Mieux : 37 % des sondés jugent même que certaines missions seraient mieux assurées par les entreprises que par l’État, comme l’augmentation du niveau de vie, l’égalité hommes-femmes, la transition écologique ou la création d’emplois et l’innovation. "C’est le ministère de la Santé versus Doctolib : la reconnaissance que les entreprises sont capables de gérer plus largement que leur seul objet social", analyse le patron du Medef. Avec cependant un risque à terme, résumé par Geoffroy Roux de Bézieux : "Attendre des entreprises plus qu’elles ne peuvent donner"». 

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre