Le Medef est d’accord sur la prolongation du dispositif d’activité partielle, mais avec des réserves. Notamment économiques étant donné le coût que représente cette mesure pour l’État et pour l’Unédic. « On sait que la dette de l’assurance-chômage dépassera les 50 milliards d’euros cette année », a indiqué Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, lors d’une conférence de presse consacrée à la relance de l’activité économique le 28 mai. Pour autant, dans un contexte d’immédiat après-crise qui se traduit par une reprise timide de l’activité (entre 70 et 75 % selon les calculs de l’Insee et du Medef avec des secteurs plus impactés, comme le bâtiment ou l’industrie, où le taux d’activité n’est que d’environ 60 %) et une baisse annoncée du PIB qui pourrait monter jusqu’à 10 points sur le prochain trimestre, pas question de stopper l’activité partielle du jour au lendemain. Près de 10 à 12 millions de salariés sont encore concernés par le régime, même si le ministère du Travail vient de durcir ses conditions de prise en charge (à raison de 60 % du salaire net à compter du 1er juin contre 70 % auparavant).
Dans ces conditions, le Medef et l’IUMM ont planché sur un dispositif complémentaire à l’activité partielle qui pourrait soulager État, employeurs et assurance-chômage. Au menu, un système de temps partiel aménagé en fonction de l’activité économique des entreprises « permettant à l’employeur d’abaisser le niveau d’occupation des salariés, dont la perte de rémunération serait compensée », explique l’organisation patronale. « Il s’agit surtout d’une alternative aux PSE, précise Geoffroy Roux de Bézieux. Dans trois mois, il existera toujours des entreprises qui auront besoin de l’activité partielle. Un sous-traitant de l’industrie aéronautique dépendant des commandes de ses deux seuls clients potentiels – Airbus et Boeing – sait que son volume de commandes sera réduit pendant quelque temps. Faut-il qu’il licencie ou vaut-il mieux qu’il dispose d’un moyen alternatif de conserver ses salariés et ses compétences en aménageant le temps de travail ? » La question du financement de cette mesure reste encore en suspens toutefois alors que le Medef songe à imaginer des dispositifs similaires dans d’autres branches (commerce, services et BTP) avec les fédérations patronales concernées…