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Le Medef appelle les secteurs de santé public et privé "à mieux fonctionner ensemble"

Organisations patronales | publié le : 25.05.2022 | Benjamin d'Alguerre

Medical technology

En amont du grand débat sur la santé prévu à l’automne prochain, le Medef appelle à une plus grande collaboration entre systèmes de soins public et privé. Ce qu’approuvent les deux tiers des Français, selon une étude Ifop.

Emmanuel Macron l’a promis : l’automne sera placé sous le signe d’un grand débat national sur le système de santé. Ce débat, qui n’a pas eu lieu pendant la présidentielle malgré l’appel de 55 organisations liées au secteur sanitaire et surtout après deux ans de crise Covid, devrait s’engager aussitôt après la période estivale sous l’égide de la nouvelle ministre de la Santé, Brigitte Bourguignon, dont le portefeuille, pour la première fois, est étendu aux questions de prévention.

Ce débat, le Medef se dit prêt à l’engager un an après la signature de l’ANI santé au travail de septembre 2021, retranscrit par la suite dans la loi Lecocq. Avec une boussole principale, le rapprochement des secteurs publics et privé qui "doivent apprendre à mieux fonctionner ensemble", estimait Geoffroy Roux de Bézieux, à l’occasion d’une réunion des entreprises de France – une "Ref" dans le langage interne du Medef – thématique consacrée aux thématiques de santé. L’occasion pour Lamine Gharbi, président de la Fédération de l’hospitalisation privée d’appeler la nouvelle ministre à engager "la réconciliation du public, du privé et de l’associatif". "La santé est un facteur de la compétitivité française au même titre que les infrastructures de télécommunications ou routières", dixit le président du Medef.

Agréger les systèmes de santé public et privé, deux Français sur trois approuvent l’idée, à en croire une étude Ifop publiée le 25 mai. Si 36 % indiquent vouloir que l’État conserve la main sur le système, ils sont de plus en plus nombreux à appeler les synergies. "Même chez les gens de gauche se dégage une majorité qui s’oppose à une gestion étatique. La crise Covid a laissé des traces : les Français ont mis de côté le tout État", conclut Frédéric Dabi, directeur général de l’Ifop. Pour autant, la question des changements à apporter à la gestion du système de santé divise. Si 38 % veulent que rien ne change, 27 % se disent prêts à accepter une augmentation des cotisations sociales pour conserver un remboursement optimal des frais de santé contre 35 % qui souhaiteraient les voir diminuer pour récupérer du pouvoir d’achat quitte à compléter leur panier de santé en cotisant à une mutuelle privée à côté.

Et cette question du pouvoir d’achat n’épargne pas les professionnels de santé eux-mêmes. "La question des rémunérations reste le premier sujet pour eux", témoigne Lamine Gharbi. Augmenter les rémunérations pour susciter des vocations et arrêter l’hémorragie des personnels dans les centres de soins ? "Cela peut convaincre une infirmière à 2000 euros par mois ou une aide-soignante à 1600 de rester", souligne le président de la FHP dont le secteur n’est pas plus épargné par les défections et les fermetures de services que le public avec des envies de départ qui touchent 15 à 20 % des personnels, médecins compris, en dépit des augmentations de rémunérations obtenues à l’issue du Ségur de la santé. Une question de pouvoir d’achat que le futur grand débat de l’automne pourra difficilement esquiver.

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre