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Avant son départ, Geoffroy Roux de Bézieux trace ses dernières lignes rouges

Organisations patronales | publié le : 20.06.2023 | Benjamin d'Alguerre

Geoffroy Roux de Bézieux, futur ex-patron du Medef.

Geoffroy Roux de Bézieux, futur ex-patron du Medef.

Crédit photo DR

Le deuxième volet de l’agenda autonome des partenaires sociaux devrait être bouclé au 14 juillet. Au Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, bien qu’en partance, finalise les sujets sur lesquels l’organisation accepte de discuter. Et ceux où elle refuse.

Encore un dernier chantier avant la quille. Avant de définitivement remettre les clés du Medef à son (ou sa) successeur(e) en juillet prochain – si l’élection a lieu le 6, la passation de pouvoir officielle se fera le 17 – Geoffroy Roux de Bézieux a encore un dossier à boucler à la tête du Medef. Celui de la préparation du deuxième acte de l’agenda social autonome des partenaires sociaux après que le premier engagé en 2021 se soit conclu – à l’issue de treize négociations et autant d’ANI – par un texte sur les conséquences de la transition écologique sur le dialogue social.

Et le temps est compté. La deadline pour élaborer l’agenda est toujours fixée au 14 juillet. Soit le terme des « cent jours » accordés par Emmanuel Macron aux organisations d’employeurs et de salariés pour reprendre la main sur le dialogue social interprofessionnel. Certes, certaines des négociations à venir seront en partie pilotées par l’État à coups de lettres de cadrage, mais d’autres devraient leur laisser les coudées plus franches.

Mais parmi les sujets ultrasensibles sous haute surveillance de l’Élysée et du ministère du Travail figure notamment le dossier de l’assurance-chômage. Les effets du décret du 16 janvier 2023 instaurant les nouvelles règles de modulation des allocations en fonction de la situation du marché du travail – qui réduit notamment la durée d’indemnisation des demandeurs d’emploi de 25 % – arrivent à expiration le 31 août prochain et, d’ici là, les partenaires sociaux pourraient être invités à négocier une nouvelle convention fixant les règles pour les trois années à venir. Côté Medef, celui qui dirige encore le mouvement pour quelques semaines se dit prêt à y aller. Mais à condition que la négociation ne revienne pas sur la réforme de 2021 et notamment son volet contracyclique. En clair : pas question de revenir sur la modulation des indemnités en fonction de la situation du marché du travail.

Car bien qu’en partance, Geoffroy Roux de Bézieux continue à fixer les lignes rouges de l’organisation. Si, vraisemblablement, une « négociation étendue » sur l’emploi des seniors et sur le compte épargne-temps universel est prévue au programme, pas question qu’elle se limite à des mesures comme le CDI seniors ou l’index seniors. Pas question non plus que la révision des ordonnances travail de 2017, la conditionnalité des aides aux entreprises ou la question des salaires ne viennent sur la table. « Il va falloir bien séparer ce qui relève du socle de l’État et de la négociation collective », affirme le futur ex-patron des patrons. Qui, sur ce plan, a toutes les chances d’être suivi par celui ou celle qui lui succédera…

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre