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Syndex : le climat social se dégrade dans les entreprises

Dialogue Social | publié le : 10.03.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Climat social

Les élus du CSE sont fatigués, inquiets et la colère monte. C’est la grande conclusion du baromètre du dialogue social en entreprise réalisé par l’Ifop pour le cabinet Syndex. Réalisé avec des réponses recueillies auprès de plus de 1 300 salariés et plus de 1 100 représentants du personnel (RP), cette étude révèle d’abord l’état d’esprit plutôt négatif des élus. Alors qu’ils constatent que la situation économique des entreprises est bonne, voire meilleure, une majorité se disent fatigués (65 %), inquiets (51 %). La proportion de ceux se disant déçus (41 %) ou en colère (34 %) progresse de manière significative : plus 5 points depuis 2021. Inversement, la proportion de ceux se disant déterminés (39 %), motivés (25 %) ou optimiste (16 %) recule. La proportion de ceux se disant "attentiste" recueille 27 % des suffrages. Au total, 91 % des élus émettent des avis négatifs sur leur état d’esprit et 53 % des avis positifs.

La perception de la qualité du dialogue social est plus dégradée parmi les élus que les salariés. L’écart tend même à s’élargir. Alors que les salariés attribuent au dialogue social une note moyenne de 5,9 sur 10, en progression, (5,7 en 2021), les élus sont en retrait avec 4,8 sur 10 (5 sur 10 en 2021 et 5,2 en 2019). Désormais, une majorité de représentants du personnel considèrent se trouver face à une direction d’entreprise "fermée" (52 %, soit 5 points de plus qu’en 2021) et une part croissante la regarde aussi comme attentiste (43 %, soit 5 points de plus qu’en 2021).

Ils sont aussi une majorité (60 %) à estimer que l’instauration du CSE a détérioré le dialogue social et deux élus sur trois constatent que le passage vers cette nouvelle instance a eu un impact sur leur situation. Près de six sur dix (59 %) estiment devoir passer plus de temps à exercer leur mandat alors qu’ils disposent de moins d’heures de délégation (48 %). Ils dressent un bilan mitigé de la nouvelle instance, soulignant plusieurs risques : la perte de proximité, un traitement plus superficiel des sujets, l’affaiblissement du poids des RP, une moins bonne prise en compte des enjeux de santé au travail et, finalement, le risque d’un dialogue social déséquilibré entraînant une possible crise des vocations, alors même que s’ouvre un nouveau cycle électoral qui va conduire à un renouvellement partiel des élus.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins