Après une année de crise marquée par l’alternance de séquences de confinement et de couvre-feu, la qualité du dialogue social se détériore dans les entreprises, comme le révèle une étude réalisée par l’Ifop pour le compte du cabinet Syndex. Même si près de 75% des salariés et des représentants du personnel admettent que la situation de leur entreprise est bonne, l’état d’esprit général est morose. Un an après les mesures anti-pandémie prises par le Gouvernement, 45% des salariés et 56% des représentants du personnel ont une mauvaise image du dialogue social malgré un nombre accru de négociations et des signatures d’accords adaptant l’activité au nouveau contexte sanitaire.
Globalement, si le dialogue social est plutôt jugé « pacifié » dans les entreprises peu impactées économiquement par la crise ou dans les PME, les tensions sont palpables là où la situation financière est affectée par les conséquences de la crise et où le top management ne semble ni pérenne ni autonome vis-à-vis du siège. Quant aux nouvelles instances représentatives du personnel, elles n’ont pas encore su trouver véritablement leur place. Pour 57% des élus, les salariés ont perdu lors du passage des comités d’entreprise et CHSCT à l’instance unique (même si la moitié des entreprises se sont dotées de commissions santé, sécurité et conditions de travail en situation de crise) et 79% jugent même que les directions sont les grandes gagnantes de la transformation des instances. Moins d’élus, moins d’heures de délégation, les représentants du personnel redoutent la perte de proximité avec les salariés même si ces derniers sont encore 61% à faire confiance aux CSE pour innover dans le dialogue social.
À voir si cette confiance persistera après la crise due à la Covid-19, car pour 65% des représentants du personnel et 63% des salariés, les conditions de travail seront les sujets prioritaires pour le CSE à l’issue de la crise, devant les sujets économiques. En dépit d’un jugement positif sur l’année passée, 56% des RP pensent que le dialogue social ne sera pas modifié par la crise sanitaire. Ils sont même 36% à estimer que cela va contribuer à le détériorer…