C'est une première : ce 12 octobre, les équipes berlinoises – plus de 400 salariés – de TikTok se prononceront sur l'élection de 11 représentants, en vue de négocier avec la direction de meilleures conditions de travail ainsi que des hausses de salaire et de donner leur sentiment sur d'éventuels changements dans la technologie utilisée. Une victoire, puisque les salariés de la plateforme chinoise basés à Berlin cherchent depuis deux ans à se faire représenter. Sans succès jusqu'à présent, la direction ayant tout fait pour faire dérailler leurs plans, y compris par le biais de recours devant la justice. Les top managers ont également été accusés d'avoir perturbé une première consultation que s'était tenue en distanciel pendant la pandémie, en s'inscrivant sous de faux noms pour y participer... De même, certains salariés ayant participé à la mobilisation auraient été licenciés ou forcés à partir. Ver.di, le syndicat allemand qui a épaulé ce lancement d'un conseil de salariés, a par ailleurs déclaré son intention de dupliquer l'opération dans l'autre entité de TikTok en Allemagne, basée à Hambourg, afin de créer une structure nationale. « Depuis que nous nous sommes impliqués, la direction de TikTok a changé d'attitude, pour se faire plus coopérative, relève dans le Financial Times Hikmat El-Hammouri, du syndicat. Toutes les entreprises étrangères doivent savoir qu'on ne peut pas bloquer la représentation des salariés en Allemagne, c'est la loi. » Déjà, en Pologne et en Corée du Sud, notamment, les salariés ont obtenu d'élire des délégués pour négocier de meilleures conditions de travail. Car ils sont de plus en plus nombreux à rejeter la culture d'entreprise, faite d'horaires à rallonge, d'objectifs irréalistes et de pression constante...