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Le dialogue social toujours mal perçu par les futurs managers

Dialogue Social | publié le : 19.11.2021 | Benjamin d'Alguerre

Dialogue social

Les années passent… et la perception des étudiants – les managers de demain – sur le dialogue social reste plutôt critique. Pour sa troisième édition, le baromètre Réalités du dialogue social / Ouest France réalisé de mai à octobre 2021 auprès de presque 200 étudiants de niveau licence et au-delà, révèle que la perception des futurs entrants sur le marché du travail aux relations sociale reste largement négative. Elles sont "distantes" pour 61 % des sondés. "Compliquées" pour 50 %. "Conflictuelles" pour 39 %. Seuls 20 % les jugent "constructives". 12 % "équilibrées" et… 2 % "fluides".

Pour ces étudiants, le dialogue social est avant tout affaire d’initiés. Et leur perception des syndicats s’en ressent également. Dans leur esprit, ces derniers restent associés à la mobilisation et à la grève. Problème : pour 51 % des répondants, ces méthodes ne leur permettent plus d’obtenir gain de cause dans les conflits sociaux. 23 % jugent même leur action comme de nature à empêcher l’évolution de l’entreprise (privée comme publique). Ils sont autant à considérer que les organisations syndicales "ne comprennent pas les préoccupations des salariés et des citoyens". Illustration de l’effet "gilets jaunes" :  36 % des étudiants interrogés pensent que les mouvements de citoyens sont plus efficaces que les syndicats pour obtenir de nouveaux droits sociaux (contre 39 % qui reconnaissent l’efficacité syndicale). 60 % estiment même que la grève (spécialité française pour 92 % !) représente l’échec du dialogue social… Surtout lorsque les syndicats sont accusés de ne représenter que les ouvriers et les employés au détriment des autres catégories de salariés (55 %).

Pour autant, 76 % des étudiants jugent que toutes les entreprises devraient avoir des organisations syndicales en interne. C’est davantage que lors du dernier baromètre de 2020. Cependant, c’est surtout dans les grandes entreprises que l’on a besoin d’eux (55 %), moins dans les PME où l’on peut plus facilement discuter en direct avec l’employeur ou le manager (32 %). Quant au rôle des syndicats, il s’agit bien sûr de la défense des salariés, bien sûr, mais aussi de la stratégie d’entreprise (51 %).

Le niveau le plus efficace pour faire avancer les dossiers sociaux ? Pour les sondés, c’est incontestablement la branche (52 %) via les accords collectifs, voire l’État (46 %) susceptible de modifier directement le Code du travail. L’entreprise ne convainc que 30 % des interrogés. D’ailleurs, au niveau de l’entreprise, c’est davantage des DRH ou de la direction que les étudiants attendent la conduite des relations sociales (39 %) que des syndicats (11 %). C’est d’ailleurs, à leurs yeux par des réunions entre la direction et les équipes que peuvent se bâtir de bonnes relations sociales. Toutefois, par rapport à 2020, cette vision a largement changé – Covid et télétravail obligent. S’ils sont encore 71 % à le penser aujourd’hui, ils étaient 84 % l’an passé…

 

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre