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En Allemagne, l'implantation de Tesla se heurte à l'administration, aux associations et aux syndicats

Dialogue Social | publié le : 20.05.2021 | Lys Zohin

La construction de l'usine Tesla, à Gruenheide, près de Berlin, est bien en cours, mais la production ne devrait débuter qu'en janvier 2022, soit six mois après la date du 1er juillet 2021 initialement fixée. La raison ? « Alors que la construction de l'usine de Shanghaï a été extrêmement rapide, Elon Musk, le patron de Telsa, pensait sans doute qu'il allait en être de même à Berlin, mais c'était sans compter avec les contraintes environnementales, réglementaires et de dialogue social », remarque un analyste. La société californienne est déjà dans le collimateur des syndicats et des autorités, soupçonnée d'avoir payé des ouvriers sur son chantier en dessous du salaire minimum. Elle a dû faire face à la fronde des écologistes parce que la construction de sa nouvelle usine impliquait de couper des milliers d'arbres et ses opérations nécessiteraient des milliers de mètres cubes d'eau. Le syndicat IG Metall a bien l'intention de s'implanter dans la nouvelle usine. « Nous établirons un conseil de travailleurs et nous syndiquerons les salariés », a récemment déclaré Joerg Hofmann, le dirigeant d'IG Metall. Au grand dam d'Elon Musk, viscéralement anti-syndicats. En Californie, Tesla a d'ailleurs été sanctionnée pour ses pratiques anti-syndicales par le National Labor Relations Board. Les premières prises de contact entre la direction et le puissant syndicat allemand ont été difficiles. IG Metall, qui s'est toutefois félicité de l'investissement consenti par Tesla – « l'un des premiers dans le secteur automobile depuis les années 2000 », a souligné Joerg Hofmann – représente déjà les salariés de l'unité d'ingénierie de Tesla sur place. Le syndicat avait également cherché à affilier les salariés d'une autre entité de production Tesla, à Grohmann, mais Tesla a augmenté les salaires pour faire dérailler cet effort. Pour la méga usine de Gruenheide, IG Metall attend de voir si Telsa la fait fonctionner en 3/8 et surtout, si l'entreprise adhère aux conditions de salaire et de travail allemandes avant d'agir. « Nous lui donnons pour l'instant le bénéfice du doute », déclare IG Metall, mais il est clair que le syndicat veille au grain.

Auteur

  • Lys Zohin