Les 5 millions de salariés des TPE de moins de 11 salariés, hors secteur agricole, sont appelés au urnes. Vont-ils encore donner une majorité à la CFDT ou bien vont-ils choisir la CGT ? Le vote aura lieu entre le 25 novembre et le 9 décembre.
Avant de voter, les 5 millions de salariés travaillant dans des TPE de moins de 11 salariés, hors secteur agricole, devront vérifier s’ils figurent bien sur les listes électorales et si les informations les concernant sont exactes. Le ministère du Travail justifie cette procédure par la qualité aléatoire des données collectées auprès des caisses de sécurité sociale, « parfois imprécises, ou périmées ».
Les salariés concernés ont jusqu’au 27 septembre pour se connecter sur le site election-tpe.travail.gouv.fr et vérifier les informations les concernant et, le cas échéant, les mettre à jour. Ils pourront ensuite voter entre le 25 novembre et le 9 décembre.
Taux de participation très faible
Chaque voix compte. L’adage se vérifiera avec une très forte acuité lors des élections professionnelles dans les TPE de moins de 11 salariés qui doivent se tenir du 25 novembre au 9 décembre. Si 5 millions de salariés, hors secteur agricole, sont appelés aux urnes, très peu votent. Le taux de participation est en effet très faible : il a atteint 5,44 % lors de la dernière consultation survenue en 2021.
Il suffit d’une poignée de bulletins de vote pour bouleverser les résultats. En 2021, à peine 955 votes séparaient l’Unsa (16,52 % avec 37.192 votes) de la CFDT (16,10 % avec 36.237 votes) dans le cadre du scrutin national et interprofessionnel.
Trois mesures d’audience de la représentativité syndicale ont déjà eu lieu depuis la loi de 2008. La première, réalisée en 2013 et portant sur la période 2009-2012, avait placé en tête la CGT (26,77 %), suivie de la CFDT (26 %), de FO (15,94 %), la CFE-CGC (9,43 %) et la CFTC (9,30 %). La deuxième, réalisée en 2017 et portant sur la période 2013-2016, présentait un caractère particulier.
Elle marquait en effet la fin de la période transitoire prévue par la loi du 20 août 2008. Durant cette période, toute organisation syndicale affiliée à l’une des organisations syndicales de salariés reconnues représentatives au niveau national et interprofessionnel était présumée représentative au niveau de la branche.
5.000 bulletins
Les élections professionnelles réalisées en 2017 ont marqué un tournant avec un changement dans la hiérarchie des organisations syndicales les plus représentatives. La CGT (28,56 %) a en effet perdu sa première place au profit de la CFDT (30,33 %), ce duo gardant une confortable avance sur leur principale rivale puisque la CGT-FO émarge à 17,93 %. La CFE-CGC et la CFTC ferment la marche avec, respectivement, une représentativité de 12,28 % et 10,90 %.
Le scrutin qui se déroule du 25 novembre au 9 décembre va donc contribuer à la troisième mesure d’audience de la représentativité syndicale portant sur la période 2021-2024. Si le taux de participation se maintient à un étiage aussi faible qu’en 2017, le nombre de suffrages exprimés devrait se situer aux alentours de 250.000.
En 2021, 257.108 bulletins avaient été dépouillés, dont 32.000 pour le collège cadres et 225.000 dans le collège non-cadres. Pour gagner un point de pourcentage, il faut en théorie gagner 2.500 votes supplémentaires. La CGT réussira-t-elle à reprendre la première place que lui a ravie la CFDT en 2017 ? La tâche ne sera pas facile.