Vox, le parti d'extrême droite espagnol, a récemment annoncé son intention de lancer un syndicat. Selon son leader, Santiago Abscal, le but n'est pas de « jouer sur une lutte des classes – inexistante – ni de soutenir les travailleurs face aux patrons, mais de défendre tous les Espagnols contre la nomenclature communiste et les puissants intérêts mondialistes »... Pour la presse espagnole, cette annonce confirme en tout cas le projet de Vox d'accroître sa base au-delà de la droite classique – ce que le parti a déjà réussi – en allant chasser sur les terres de la gauche, en particulier dans les banlieues ouvrières des grandes villes. Cependant, à la différence de ses homologues européens, comme le Rassemblement national ou le parti de Matteo Salvini en Italie, ses positions en matière de politique économique, résolument ultralibérales, contrariaient jusqu'à présent cette stratégie. Mais Vox commence à les infléchir. Ainsi, relève le quotidien El País, au lieu de voter contre le revenu minimum vital, adopté en juin dernier par le Parlement, les élus du parti se sont abstenus. Anti-immigration, Vox, « s'il forme un syndicat, optera pour le protectionisme », avance David Sarias, professeur d'histoire de la pensée politique à l'université catholique San Pablo, à Madrid. Le parti d'extrême droite s'est également déjà rapproché des syndicats de la police, par exemple. Enfin, la création d'un syndicat de la part de Vox correspond aussi, selon El País, à sa volonté de durer au-delà d'élections qu'il pourrait perdre à l'avenir. Vox n'a pas donné beaucoup de détails sur la création de ce nouveau syndicat « pour tous les Espagnols », si ce n'est qu'il a l'intention de le mettre en place à la rentrée de septembre.