L'Espagne lutte depuis des mois contre la précarité qui caractérise son marché de l'emploi. Au-delà de la réforme de 2021 sur le droit du travail, qui encadre plus strictement la pratique, très répandue, du CDD, l'inspection du travail a l'intention d'analyser, pour la première fois, l'ensemble des masses de données récoltées auprès des employeurs dans les mois qui viennent. Et elle estime déjà, après avoir vérifié environ 500 000 contrats, que ce contrôle se traduira par la transformation de quelque 100 000 contrats à durée déterminée (mais sans cesse renouvelés) en contrats à durée indéterminée. Soit une augmentation plus forte que ce qu'elle avait prévu cette année (90 000 emplois temporaires transformés en CDI). Des chiffres qui laissent penser qu'un contrat sur cinq ne répond pas aux exigences de la loi de 2021. Le nouvel outil, baptisé outil contre la fraude (HLF – Herramienta de Lucha contra el Fraude), qui permet donc d'analyser l'ensemble des contrats, va dans le sens d'une réorientation des activités de l'inspection du travail, dans le but, selon le ministère du Travail, « de lutter contre la détérioration des conditions de travail, qui s'est installée ces dernières années, de renforcer les droits des salariés et d'améliorer la qualité du travail et les conditions de travail. » L'inspection du travail a par ailleurs l'intention, grâce à un indicateur spécifique dans sa base de données, de se concentrer sur les jeunes, largement victimes de l'abus de CDD à répétition.