logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Les sanctions tombent dans les entreprises américaines après les émeutes du Capitole

Droit du travail | publié le : 11.01.2021 | Lys Zohin

Grâce aux photos sur les réseaux sociaux, une petite centaine d'émeutiers, sur les milliers qui ont pris d'assaut le Capitole, mercredi dernier, à Washington, ont déjà été arrêtés. Et d'autres sont licenciés par leur employeur pour les mêmes raisons... De fait, si le premier amendement à la Constitution américaine protège des sanctions de la part de l'État en matière de liberté d'expression, « il n'empêche pas un employeur privé de licencier un salarié pour avoir participé à une manifestation », précise Susan Kline, une avocate spécialiste du droit du travail à Indianapolis, dans la presse. D'autant que « ce que ce qui s'est passé au Capitole n'était pas une manifestation mais une émeute », ajoute Aaron Holt, autre avocat en droit du travail. Et les sanctions commencent à tomber. Ainsi, une imprimerie du Maryland, qui a repéré une photo de l'un de ses salariés, badge de l'entreprise au cou, dans les couloirs du Capitole, l'a licencié le lendemain. De même, un enseignant d'une école de Cleveland a dû démissionner après sa participation aux événements de Washington, et un pompier d'Orlando, repéré lui aussi sur des photos, a été suspendu et fait l'objet d'une enquête. Enfin, le PDG de Cogensia, une société d'analyse de données basée à Chicago, a été démis de ses fonctions pour sa participation à l'assaut. « Le comportement du PDG ne correspond pas aux valeurs de l'entreprise », a ainsi expliqué son successeur. Les entreprises sont aussi sous le feu des critiques de la part de centaines d'utilisateurs des réseaux sociaux, qui réclament des sanctions envers les salariés ayant participé à l'attaque. De même, certaines font l'objet de campagnes de boycott et de dégradation de leurs notes, notamment à travers des plateformes comme Yelp qui permet aux consommateurs de juger les services de restaurants et de boutiques. Un fleuriste du Texas, appartenant à une femme qui a posté une vidéo en se vantant d'être entrée dans les bureaux des élus au Congrès, a ainsi vu la note de sa boutique sérieusement abaissée par les utilisateurs. Ils l'ont en outre traitée de « terroriste ». En Louisiane, les clients d'une chaîne de supermarchés, qui ont eux aussi repéré la photo de son ancien dirigeant sur les réseaux sociaux, appellent au boycott des magasins.

Auteur

  • Lys Zohin