Les industriels de la transformation et de l'alimentation britannique viennent d'envoyer une lettre au Premier ministre britannique, Boris Johnson, afin de le prévenir que la perte de 100.000 chauffeurs de poids lourds, en raison du Brexit et de la pandémie, risque d'entraîner des pénuries alimentaires, dans les rayons des supermarchés et même dans les écoles. Les industriels réclament donc des visas pour permettre à des citoyens d'Europe de l'Est, camionneurs et ouvriers dans les unités de transformation et les entrepôts, d'entrer plus facilement au Royaume-Uni pour y travailler, calqués sur les visas spéciaux délivrés aux travailleurs saisonniers afin qu'ils ramassent les fraises ou coupent les salades, l'an dernier, pendant les confinements. "La crise, dans la chaîne d'approvisionnement est déjà évidente, et pourrait s'aggraver avec l'arrivée de l'été", ont-ils déclaré. Les dirigeants de la chaîne de supermarchés Tesco avaient déjà évoqué le problème récemment auprès de la ministre des Transports, déclarant ainsi que la pénurie de main-d'oeuvre affectait en particulier ses produits frais et que 48 tonnes de ces produits étaient gâchées chaque semaine, faute de personnel pour s'en occuper. Les producteurs de fraises, dont la saison commence outre-Manche, s'inquiètent particulièrement. Alors qu'ils devraient avoir des camions pour transporter les fraises jusqu'aux supermarchés tous les jours, les transporteurs ne peuvent pour l'instant offrir un camion qu'une fois par semaine. Autant dire que les fraises pourraient pourrir dans les champs. Pour permettre aux chauffeurs et autres Européens de l'Est de pouvoir entrer sur le sol britannique, il suffit au gouvernement de déclarer ces professions en pénurie. Ce qui, pour l'heure, n'est pas le cas. En conséquence, les rares candidats qui se présentent se voient refuser leur visa de travail.