Alors qu'une multitude de directives européennes ont été transposées dans le corpus législatif britannique, donnant naissance à plus de 4.000 textes, régissant aussi bien les congés payés, les conditions de travail et la lutte contre les discriminations – sans oublier l'étiquetage des œufs ou de la viande et l'interdiction de chasser le phoque...–, le Brexit pourrait les faire disparaître. D'autant que c'est le vœu du gouvernement britannique. Certaines lois devraient ainsi s'éteindre dès l'an prochain et générer dans la foulée les fameux gains de productivité et la croissance économique dont rêvent les Brexiters. Reste qu'aujourd'hui, les entreprises s'inquiètent. Et elles le font savoir. Plus d'une douzaine d'organisations, incluant l'Institut des administrateurs, celui du personnel des entreprises, ainsi que la Confédération des syndicats ont prévenu, dans une lettre adressée à Grant Shapps, secrétaire aux Affaires, à l’Énergie et à la Stratégie industrielle, que cet abandon des textes d'origine européenne reviendrait à « causer la confusion et des disruptions significatives pour les employeurs, les salariés, les consommateurs et les supporters de la lutte pour l'environnement », alors même que le pays est en proie à une inflation galopante et à une crise énergétique. De même, le CBI, l'équivalent du Medef outre-Manche, a demandé il y a quelques jours au gouvernement de « laisser de côté ses motivations politiques », pour se concentrer sur l'amélioration du traité commercial avec l'Union européenne.