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La Nouvelle-Zélande veut pouvoir licencier les top managers qui sous-performent

Droit du travail | publié le : 21.06.2021 | Lys Zohin

Selon un récent rapport de la New Zealand Initiative, un institut de recherche sur la macro et la micro-économie, les gains de productivité dans le pays sont freinés par la protection dont bénéficient les top managers en cas de licenciement. L'un des chapitres d'une loi adoptée en 2000 protège en effet les salariés de tout licenciement injustifié, mais il sert, apparemment, aussi à protéger les dirigeants d'entreprise... Une situation à laquelle l'Australie voisine a remédié, en éliminant cette protection pour les top managers. Les chercheurs de la New Zealand Initiative estiment que leur pays devrait faire de même. « Personne ne veut voir des salariés vulnérables être injustement licenciés. Mais en étendant ces restrictions aux top managers, la loi empêche les entreprises de se débarrasser de dirigeants qui ne sont pas à la hauteur de leurs responsabilités », argumente Roger Partridge, l'un des experts de l'institut de recherche. Or « en protégeant les dirigeants qui sous-performent, la loi risque de mettre en danger l'entreprise – et les emplois des salariés de la base », ajoute-t-il. Les conclusions de ce rapport vont dans le même sens que celui de la Commission pour la productivité de 2014, lequel mettait en avant la piètre qualité du management comme l'une des causes du manque de productivité de l'économie néo-zélandaise. En 2017, un projet de loi allant dans le même sens que la loi australienne avait été déposé, mais avait été rejeté compte tenu de sa complexité et du seuil, considéré comme trop bas (150.000 dollars néo-zélandais, soit 88.000 euros de salaire annuel), pour lequel l'exemption en matière de protection pouvait être activée. L'institut de recherche préconise donc que le seuil soit fixé à l'équivalent d'environ 150.000 euros, soit le salaire de base des ministres, qui peuvent être « licenciés», à la discrétion du Premier ministre. « Ce seuil permettra de prendre en compte moins de 1 % des managers qui gagnent le plus, tout en englobant les PDG et les top managers dont la performance a le plus d'impact sur la productivité », conclut Roger Partridge.

Auteur

  • Lys Zohin