Après avoir limité l'entrée de travailleurs étrangers pendant deux ans en raison de la pandémie de Covid-19, la Corée du Sud s'apprête, face à la pénurie de main-d'œuvre, à octroyer de nouveaux visas "non-professionnels" aux étrangers, pour qu'ils puissent travailler notamment dans l'agriculture, l'industrie et la construction, des secteurs largement dépendants des migrants, légaux ou illégaux, pour les tâches manuelles. Avant la pandémie, des visas pour ces travailleurs étaient offerts aux ressortissants de 16 pays, principalement d'Asie du Sud-Est, mais ils avaient été totalement suspendus pendant la crise sanitaire. Depuis novembre 2020, les autorités avaient repris l'émission de ces visas - au compte goutte. De nouveau, en avril, elles avaient élargi les mesures à davantage de pays voisins. Actuellement, des travailleurs étrangers non qualifiés venant de six pays, dont le Cambodge, la Thaïlande et le Vietnam, peuvent bénéficier d'un permis de travail. Certains, qui travaillaient en Corée du Sud auparavant, ont ainsi pu revenir. Mais le pays a besoin de nouvelles troupes et pour l'heure, le nombre de nouveaux travailleurs étrangers est encore largement en dessous des besoins de main-d'œuvre de l'économie sud coréenne. Et la situation ne peut que s'aggraver, puisque la population vieillit et, pis encore, qu'elle décroît. Si l'opinion publique est hostile à l'immigration, au nom de la "cohésion sociale", et qu'en 2019, 3,4 % seulement de la population était d'origine étrangère, les autorités n'auront bientôt pas d'autre choix que d'accélérer l'immigration, pour des raisons démographiques.