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Deliveroo rate son entrée à la bourse de Londres à cause de son modèle social

Règlementation du travail | publié le : 31.03.2021 | Lys Zohin

Deliveroo, qui a fait son entrée en bourse le 31 mars, a rapidement vu le cours de l'action perdre 30 %. Alors que la plateforme de livraison de repas espérait une valorisation équivalant à plus de 10 milliards d'euros, elle a dû revoir le prix initial de l'action à la baisse quelques jours avant l'introduction. Finalement, elle ne vaudrait que quelque 8 milliards d'euros... Les investisseurs et les syndicats lui reprochent la façon dont elle traite ses livreurs, considérés comme des indépendants, et à ce titre, privés des avantages du salariat. Plusieurs investisseurs institutionnels, comme Legal and General, Aberdeen Standard, Aviva et M&A, avaient d'ailleurs déclaré d'entrée de jeu qu'ils ne participeraient pas à l'opération pour ces raisons. Quand les actions seront disponibles pour les investisseurs particuliers, le 7 avril, les livreurs lanceront une grève afin d'alerter une fois de plus sur leurs conditions de travail et leurs bas revenus. Deliveroo rétorque que la plateforme offre la flexibilité qui serait demandée par les livreurs eux-mêmes, de même elle assure qu'ils gagnent en moyenne plus de 15 euros de l'heure « en période de forte activité ». Outre leur opposition à ce modèle qu'ils jugent peu durable, les investiseurs institutionnels ont également fait part de leurs craintes quant à une réglementation à venir. Elle pourrait, comme cela a été le cas pour Uber, à la suite d'une décision de justice de février dernier, imposer un nouveau statut, plus favorable aux travailleurs, mais plus onéreux pour l'entreprise, ce qui compromettrait le business model et les énormes profits de la plateforme. Selon la presse britannique, Deliveroo aurait mis en réserve l'équivalent de plus de 130 millions d'euros pour couvrir les frais de justice liés à des procès sur le statut de ses livreurs.

Auteur

  • Lys Zohin