logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Retraites : « Il faut temporiser » (Laurent Berger, CFDT)

Retraites | publié le : 29.03.2023 | Gilmar Sequeira Martins

Retraites : « Il faut temporiser » (Laurent Berger, CFDT)

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, appelle à la temporisation. 

Crédit photo ER /David HANISCH

Laurent Berger cherche une voie de sortie. « Il faut temporiser », a récemment déclaré le secrétaire général de la CFDT. Après une dixième journée de mobilisation, le 28 mars, qui a prouvé que l’opposition à cette réforme reste forte, la Première ministre, Élisabeth Borne a proposé une rencontre aux leaders des organisations syndicales qui n’ont pas, pour l’heure, renoncé à une nouvelle journée de mobilisation, le 6 avril. Si l’issue du processus reste incertaine, force est de constater que nombre d’ingrédients n’ont guère favorisé une adoption sereine. À commencer par le recours, pour encadrer l’examen du projet de loi, à l’article 47-1 de la Constitution et à l’introduction du texte dans un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale.

Le délai laissé à l’Assemblée nationale pour examiner les articles, en débattre et déposer des amendements a ainsi été limité à… vingt jours. Les critiques n’ont par ailleurs pas manqué, comme celle de Charles de Courson. Élu sans discontinuer à l’Assemblée nationale depuis 1993 et membre du groupe Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (Liot), il a tonné contre un tel procédé : « La loi organique relative aux lois de financement de la Sécurité sociale dit qu’une loi rectificative de financement de la Sécurité sociale a pour but d’ajuster les recettes et les dépenses. Elle n’est pas faite pour faire passer des textes de ce type. »

Laurent Berger, de son côté, s’insurge contre une réforme qui « joue uniquement sur l'âge légal de départ à la retraite » et va donc affecter principalement des professions qui, durant la crise sanitaire, ont vu leur blason se redorer, car, ajoute-t-il, « nous nous sommes rendu compte que nos systèmes reposaient sur elles ». Autrement dit, des personnes qui ont commencé à travailler tôt et qui vont donc devoir travailler plus longtemps. Ne mâchant pas ses mots, il évoque une « révolte de cette partie de la population » dans laquelle il range les travailleurs de la santé, du soin, du social, de la production agroalimentaire, des déchets, des commerces ou du nettoyage. Les personnes qui ont fait des études jusqu’à 22 ans ne sont pas vraiment concernées, estime-t-il, car elles vont devoir cotiser 43 ans et donc partir à la retraite à 65 ans… Élisabeth Borne entendra-t-elle cet argument et fera-t-elle bouger les lignes ? Sa récente déclaration sur l’article 49-3, qu’elle ne souhaite plus utiliser, fait-il office de message ? La semaine qui vient sera sans doute décisive pour trouver une porte de sortie.

 

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins