Dans le cadre d'un accord avec les deux principaux syndicats de salariés, la Confédération ouvrière et l'Union générale des travailleurs, après des semaines de négociation, les contributions aux caisses de retraite augmenteront de 0,6 % entre 2023 et 2032 en Espagne, puis cette augmentation pourra être révisée après cette dernière date, vient d'annoncer le gouvernement. Les employeurs couvriront 80 % de cette hausse, tandis que les salariés se chargeront des 20 % restant. Ce qui correspondra, selon le ministre de la Sécurité sociale, José Luis Escrivá, à moins de 2 euros de manque à gagner sur les salaires et à moins de 10 euros à verser pour les employeurs. La mesure, qui devrait rapporter 50 milliards d'euros à horizon 2032 aux caisses de retraite, permettra de mieux les financer. Selon les statistiques officielles, 6,45 millions de personnes en Espagne ont entre 55 et 64 ans et 9,37 millions ont plus de 65 ans. L'espérance de vie y est élevée – environ 83 ans, selon l'OMS – et le taux de fertilité bas, le plus bas en Europe après Malte, avec 1,23 naissance par femme pour l'Espagne et 1,14 pour Malte. La Commission européenne avait demandé à plusieurs reprises à l'Espagne d'agir pour préserver le système public des pensions de retraite, et en avait fait une condition pour l'accès aux fonds européens versés aux États membres pour la reprise économique post-Covid-19. Si Pedro Sanchez, Premier ministre socialiste, s'est dit satisfait, estimant que l'accord permettrait d'assurer la pérennité du système, certains économistes considèrent qu'il ne va pas assez loin, compte tenu des enjeux. Quant au patronat, il a quitté les négociations avant la signature de l'accord. Selon les employeurs, ces augmentations sont une trop lourde charge et en outre, sont de nature à freiner les créations d'emploi... Le gouvernement espagnol avait exclu d'emblée de reporter l'âge du départ à la retraite ou de réduire le montant des pensions versées aux retraités.