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Les retraites des femmes inférieures de 33 % à celles des hommes

Retraites | publié le : 30.01.2023 | Gilmar Sequeira Martins

Selon les chiffres de la direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques, les écarts de montants entre les pensions de retraite versées aux hommes et aux femmes se réduisent, mais persistent. Ainsi, pour les femmes nées dans les années 1930, la pension de droit direct pouvait être inférieure de 54 % à celle des hommes, un taux cependant réduit à 41 % en EQCC (équivalent carrière complète). Cet écart s’est réduit. Pour les femmes nées dans les années 1950, il reste malgré tout important puisqu’il atteint 33 % en moyenne. La réduction des inégalités salariales est l’une des pistes les plus évoquées. Selon les statistiques compilées par Eurostat, la France fait figure de mauvais élève de l’Union européenne. L’écart de rémunération horaire brute moyenne entre salariés masculins et féminins y atteint 15,8 %, plaçant l’Hexagone à la vingtième place du classement, loin derrière la Lituanie (13 %, soit la moyenne de l’UE), Malte (10,4 %) ou… la Roumanie (2,4 %). Ces écarts demandent cependant à être nuancés. De faibles écarts peuvent en effet être la conséquence d’une faible présence des femmes sur le marché du travail. Dans les pays où les écarts sont plus importants, cela signifie le plus souvent qu’une proportion importante de femmes travaille dans des secteurs à bas salaires ou à temps partiel.

Pour faire évoluer la situation, la France a choisi d’instaurer un index permettant de mesurer l’égalité professionnelle entre femmes et hommes. Instauré par la loi du 5 septembre 2018 et entré en vigueur en 2019, il mesure sur 100 points les écarts à partir de cinq critères : l’écart de rémunération entre les femmes et les hommes (40 points) ; l’écart dans les augmentations annuelles (20 points) ; l’écart dans les promotions (15 points) ; les augmentations au retour de congé maternité (15 points) et la part des femmes dans les dix plus hautes rémunérations de l’entreprise (10 points). Si le résultat est inférieur à 75 points, les entreprises doivent prendre des mesures correctives dans les trois années suivantes. Si tel n’est pas le cas, elles peuvent encourir une pénalité pouvant atteindre 1 % de la masse salariale annuelle. En 2022, le taux de publication de cet index était en moyenne de 61 % avec des écarts importants : il stagnait à 53 % pour les structures de 50 à 250 salariés, mais atteignait 85 % pour celles de 1 000 salariés et plus. 

L’enjeu est d’autant plus décisif que le rapport du conseil d’orientation des retraites précise que 67 % seulement des ressources permettant de verser les pensions proviennent des cotisations payées par les actifs. Les besoins restants sont financés par l’État (12 %) au titre de l’équilibre financier du régime de la fonction publique et des régimes spéciaux, les recettes fiscales dont la CSG (12 %) et de transferts provenant d’organismes extérieurs (9 %).

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins