Alors que 70 % des sociétés japonaises cotées (sur les 225 de l'indice Nikkei) ont enregistré des pertes de revenus en raison de la pandémie, elles ont de plus en plus recours à la retraite anticipée pour réduire leurs effectifs. D'autant que la crise sanitaire ne semble pas vouloir ralentir dans le pays. De fait, le nombre de salariés qui se sont vus offrir une retraite anticipée de la part des sociétés cotées a déjà atteint 10.000 personnes cette année, selon une étude de l'institut de recherche Tokyo Shoko Research. Ce chiffre est en hausse de 17 % par rapport à la même période de l'an dernier. Quelque 50 sociétés cotées ont fait ce genre de proposition à leurs salariés âgés. L'institut de recherche prédit que ce chiffre pourrait monter à 100 dans les mois qui viennent. Celles qui opèrent dans le secteur du textile et de l'habillement sont les plus nombreuses. Ainsi, huit d'entre elles ont déjà eu recours à la retraite anticipée depuis le début de l'année. Ce secteur, explique l'étude, connaissait déjà, avant la crise, un recul de son marché, en raison de la baisse de la natalité et du vieillissement de la population. La pandémie, en instituant une fermeture des boutiques de prêt-à-porter et des grands magasins, a porté un coup supplémentaire à leurs activités. Le textile et l'habillement sont, en matière d'offre de retraite anticipée, suivis cette année par les fabricants d'électronique et sept d'entre eux ont ainsi proposé à leurs salariés âgés des packages pour les mettre à la retraite. Les autres entreprises qui ont recours à ce système aujourd'hui sont dans le secteur du tourisme, du transport et de la restauration, alors que, selon l'étude de Tokyo Shoko Research, il n'y avait eu aucun phénomène de ce type dans le secteur du tourisme depuis dix ans, du fait de l'essor du tourisme, marqué par la venue de nombreux visiteurs étrangers. De même, les transports (incluant les compagnies aériennes et le ferroviaire) n'avaient pas, depuis huit ans, eu recours à ce système de retraite volontaire.