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L'augmentation de la cotisation retraite des employeurs supportée par les salariés australiens

Retraites | publié le : 29.06.2021 | Lys Zohin

Alors que la loi prévoyait une augmentation de 0,5 % des versements employeurs sur les comptes retraite des salariés au 1er juillet, faisant passer la prise en charge de 9,5 % du salaire à 10 %, nombre de grandes entreprises cotées ont transféré cette augmentation sur le salaire de leurs employés. Autrement dit, ces derniers verront leur salaire amputé de 0,5 %. C'est ainsi le cas d'ANZ, de Wesfarmers, de Macquarie Group, Telstra, Goodman Group et Transurban. Mais tout dépend de la façon dont le contrat de travail est formulé... Ces sociétés s'appuient sur des clauses prévoyant une 'rémunération totale' dans le but d'éviter de prendre à leur charge l'augmentation prévue. Si les salariés sont encouragés à épargner pour leur retraite, depuis juillet 2002, le taux employeur a progressivement augmenté et devait cesser de progresser lorsqu'il aurait atteint 12 %, en juillet 2027. Les employeurs avaient déjà grincé des dents face à ces augmentations. Avec la crise sanitaire et économique, il semble qu'ils aient trouvé la parade cette année. Mais si Jane Hume, la ministre de la Retraite, des Services financiers et de l'Économie, a insisté sur le fait que les Australiens « avaient été prévenus que de tels cas pouvaient se produire », nombre de juristes estiment que l'intention de la loi de 1992 sur la retraite était claire : les employeurs étaient censés financer l'augmentation des montants versés sur le compte retraite en plus de tout salaire ou toute augmentation de salaire, font-ils valoir. Un spécialiste du droit du travail, cité dans la presse, considère ainsi que ce tour de passe-passe est malhonnête, surtout si des employeurs ont proposé délibérément des contrats de travail portant la mention de 'rémunération totale' sans que les salariés soient conscients des implications à venir et sans qu'ils aient la possibilité de renégocier leur contrat. « Une bien piètre façon de traiter les collaborateurs, dont certains sont sous l'effet de gels de salaires depuis de longs mois », a-t-il déclaré, ajoutant que le gouvernement devait absolument faire comprendre aux employeurs qu'il ne s'agit pas de rogner les salaires, d'autant que l'augmentation des montants versés sur les comptes retraite a été à plusieurs reprises différée dans le passé.


 

Auteur

  • Lys Zohin