Alors que l'âge de la retraite est pour l'instant fixé à 60 ans pour tous les hommes, à 55 ans pour femmes fonctionnaires et 50 ans pour les ouvrières, les autorités chinoises réfléchissent à réduire ce fossé ou à aligner les âges, voire à reporter l'âge de la retraite pour tous. De fait, en 2019, l'espérance de vie se situait à 77,3 ans sur l'ensemble du pays, et les habitants des villes peuvent s'attendre à vivre au-delà de 80 ans. Or l'âge de la retraite, fixé au début des années 50, quand l'espérance de vie dépassait à peine les 40 ans est, sur fond de crise démographique en perspective, considéré aujourd'hui comme un gaspillage de main-d'oeuvre. Sans oublier que le budget de l'État pour les pensions a tendance à fondre comme neige au soleil. Sur les dix prochaines années, les montants, dans le fonds de la sécurité sociale qui paie les retraites, devraent ainsi baisser de l'équivalent de 1.000 milliards de dollars, d'après les experts. D'autant que 18 % de la population, soit 254 millions de Chinois, ont aujourd'hui 60 ans ou plus. En outre, après des années de politique de l'enfant unique, l'ensemble de la main-d'oeuvre devrait, selon les estimations, perdre quelque 35 millions de personnes sur les cinq prochaines années, tandis que dans le même temps, le nombre de salariés éligibles pour la retraite selon l'âge actuel s'élèverait à plus de 300 millions de personnes. Un sondage, effectué l'an dernier par un quotidien du Wuhan auprès de 90.000 personnes, a montré que plus de 80 % d'entre elles étaient opposées à l'idée de repousser l'âge de départ à la retraite, principalement en raison de la condition physique et des difficultés à trouver un emploi adéquat passé un certain âge. Les autorités cherchent néanmoins à préparer la population à l'idée d'un report de la retraite. L'âge de la retraite pourrait ainsi être progressivement repoussé de quelques mois, et ce, sur plusieurs années. Mais Pékin n'a pas, pour l'instant, précisé l'âge envisagé.